Agression n Ces derniers temps, le parc archéologique romain de la ville fait l'objet de visites nocturnes de personnes mettant en danger les vestiges de ce patrimoine de l'humanité. Selon la responsable de la circonscription archéologique de Tipasa, ce phénomène est en train de se développer à l'intérieur du parc puisque, chaque matin, les gardiens découvrent les traces de feux allumés la nuit et autres restes, notamment des bouteilles laissées sur place par des individus qui s'adonnent à «des beuveries» selon l'expression de la même responsable. Cet état de fait s'explique, selon elle, par le manque de civisme de certains, mais aussi par le déficit en gardiens qui sont actuellement au nombre de 7 et qui ne peuvent surveiller tout le site qui s'étale sur une superficie de 44 hectares. La responsable a alerté les services de sécurité (gendarmerie, police) pour leur demander aide et assistance afin de pallier le manque d'effectif et, par conséquent, protéger le parc des incendies qui pourraient se déclencher en raison de la sécheresse et de la présence d?une végétation diverse et luxuriante. Selon la même source, des individus pénètrent dans le site en dehors des heures d'ouverture en empruntant les passages où la clôture, qui a été intentionnellement détruite, n'a plus fait l'objet de réparations depuis une décennie. De plus, la responsable de la circonscription archéologique de Tipasa souligne que malgré l'existence d'un arrêté de wilaya publié en 2001 interdisant la baignade et l'accès aux criques situées à l'intérieur du parc, les citoyens et familles prennent d'assaut, chaque été, les lieux et y laissent des tas d'ordures et d'objets en plastique flottant sur les eaux limpides. Le site de Tipasa, en raison des dégradations et autres agressions à l'intérieur ou dans la zone tampon, portant atteinte à son image et à son prestige, a été classé depuis 2002 par le Comité mondial du patrimoine sur la liste des sites mondiaux en péril. Les sites de Tipasa connaissent actuellement une «série noire» puisqu?après l'incendie qui s'est déclenché dernièrement dans le centre maghrébin puis l'acte malveillant dont a fait l'objet le Mausolée royal de Maurétanie, c'est au tour du parc de subir les assauts des ennemis du patrimoine.