Confirmation n Il est acquitté à Nîmes dans son dernier procès, il gagne ainsi la totalité des confrontations avec ses détracteurs. La justice française a confirmé, mercredi dernier, en appel, la relaxe prononcée, fin mai, contre l'humoriste français Dieudonné, poursuivi pour diffamation raciale à la suite d'un sketch présenté en décembre 2003 sur la chaîne de télévision publique France 3. Le sketch mettait en scène un juif orthodoxe en treillis militaire se livrant à une violente diatribe contre les musulmans et appelant le public à «rejoindre l'axe américano-sioniste». Dieudonné était apparu avec une cagoule et coiffé avec les papillotes et le chapeau noir caractéristiques des juifs orthodoxes. Ce sketch avait provoqué de nombreuses condamnations, des annulations de spectacles et des réactions indignées du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui avait adressé une mise en garde à France 3. Toutefois, le 27 mai dernier, la présidente du tribunal de Paris avait estimé que «le personnage incarné par le prévenu ne représentait pas les personnes de confession juive dans leur ensemble (...) mais une certaine catégorie de personnes uniquement dans l'expression de leurs idées politiques». «Dès lors qu'ils ne s'adressent pas à la communauté juive en général et ne visent pas un individu ou un groupe d'individus en raison de leur appartenance à la religion juive», les propos et le geste reprochés à Dieudonné ne peuvent relever de la diffamation raciale, avait jugé le tribunal. La cour d'appel de Paris a confirmé la relaxe. Des associations juives et de lutte contre le racisme avaient fait appel, estimant que le sketch ne visait pas les colons israéliens , mais bien les juifs. Dieudonné a espéré, mercredi dernier, que cette confirmation de sa relaxe viendra «tourner une page». En mai, il s'était félicité que le tribunal reconnaisse «le droit, pour un humoriste, de critiquer la politique d'un Etat sans être taxé d'antisémitisme lorsque cet Etat est Israël». Dans le passé, l'humoriste avait déjà été condamné pour des «propos racistes» et des «injures raciales».