«Je n'ai pas parlé de pornographie mémorielle, je n'ai repris que les propos d'Edith Zertal, qui nous parle de son analyse.» En se produisant à Alger, l'humoriste français Dieudonné, a soulevé un tollé chez la presse d'outre mer. Cet artiste, au verbe cru, dérange-t-il à ce point? La presse française a fait l'unanimité en ouvrant sur une phrase prononcée par l'humoriste lors de la conférence de presse animée à Alger quelques heures avant son spectacle : «Dieudonné qualifie la Shoah de pornographie mémorielle», cette phrase a été reprise par la plupart des quotidiens français. Le Monde, Le Figaro, Libération... On sent bien l'odeur de la manipulation, notamment sur le site de proche-orient.info où on a eu le génie de rapporter les propos «revus et corrigés» de l'humoriste, aujourd'hui boycotté par tous les médias français. «Les propos de Dieudonné sur la Shoah tombent sous le coup de la loi. Je considère qu'ils sont déshonorants pour celui qui les exprime, et je considère qu'il ne peut pas y avoir une comptabilité des tragédies», a déclaré François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, vendredi sur Europe 1. M.Hollande ne reprend que les propos rapportés sur le journal en ligne Proche-orient.info. En effet, le journaliste ayant couvert la conférence de presse animée par Dieudonné, a clairement affiché sa position contre l'artiste. Et, pour donner plus de poids à son article, ce journaliste a versé dans l'amalgame en tenant à rappeler, notamment, la tragédie vécue par l'Algérie. «Comme toujours, à Alger, ça tchatchait finement politique dans ce pays où plus de 150.000 hommes et enfants ont presque tous été tués par les terroristes islamistes....» Cette phrase est mise en exergue pour défendre, par la suite -en faisant parler les spectateurs- Bernard-Henry Lévy (BHL). «BHL est l'un des rares intellectuels à avoir pris le risque de venir partager notre douleur lorsque les terroristes du GIA nous massacraient.» «C'est indécent que des Algériens aient la mémoire si courte. Il était où Dieudonné?». Mais, à travers ces déclarations, ce journaliste tendancieux et partial, ne vise qu'à jeter de l'huile sur le feu et, pour ainsi dire, accentuer la persécution dont Dieudonné est victime. Pourtant ce dernier n'a jamais qualifié la Shoah de «pornographie mémorielle», mais plutôt le lobby sioniste «qui exploite et instrumentalise ce génocide, perpétré par les nazis, pour des fins bassement politiques», a indiqué l'humoriste. Dans l'entretien accordé à L'Expression, il a précisé: «Je ne suis pas antisémite; mais je suis politiquement antisioniste». A travers ce «pornographie mémorielle», l'humoriste a bien fait allusion au livre écrit par l'historienne israélienne Edith Zertal, dans son livre La Nation et la mort, la Shoah dans le discours et la politique israélienne. Dans une interview accordée à LCI, Dieudonné s'en défend: «Je n'ai pas parlé, comme ça, de pornographie mémorielle. C'est elle (Edith Zertal, Ndlr) qui nous parle, qui nous raconte son parcours et son analyse. Je n'ai à aucun moment, moi, développé ce sujet, je n'ai fait que la citer». En France, c'est la panique totale. Le gouvernement est en alerte générale. Pas plus tard qu'avant-hier, le ministre français de la Justice, Dominique Perben, a demandé au parquet de Paris l'ouverture d'une enquête préliminaire pour «contestation de crimes contre l'humanité». Des associations qui se disent antiracistes, menacent de déposer plainte contre Dieudonné. L'affaire ne connaîtra pas son épilogue de sitôt. Et l'humoriste continue à être la cible du lobby sioniste.