La France a expulsé 13 000 étrangers en situation irrégulière pendant les huit premiers mois de 2005, a déclaré, hier, vendredi, le ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, en réclamant une accélération de ces expulsions. Il a rappelé qu'il avait fixé un plancher de 23 000 expulsions en 2005 et a demandé aux services de police d'«accentuer l'effort» pour atteindre cet objectif. La France avait expulsé 18 000 étrangers en 2004. M. Sarkozy a demandé aux fonctionnaires de «résister aux pressions de collectifs ou coordinations qui ne représentent qu'eux-mêmes» et d'«utiliser toutes les marges de man?uvre autorisées par la loi». Il a aussi indiqué que le nombre de demandeurs d'asile déboutés par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et la commission des recours «pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliers dans les mois à venir». «Les déboutés du droit d'asile n'ont aucun droit d?être hébergés dans les centres d'accueil de demandeurs d'asile. Leur vocation est de quitter le territoire», a-t-il dit estimant que «la Cour européenne des droits de l'Homme n'a jamais reconnu un quelconque droit de chacun à mener sa vie familiale où bon lui semble». Diverses associations ont reproché à Sarkozy de vouloir remettre en cause le regroupement familial qui permet aux travailleurs immigrés de faire venir leur famille en France, ce que réfute le ministre français de l?Intérieur. Celui-ci a cité huit «pays non coopératifs» en matière de délivrance de laissez-passer permettant les expulsions, à qui la France pourrait, en rétorsion, limiter le nombre de visas de court séjour : Belarus, Cameroun, Egypte, Géorgie, Guinée, Pakistan, Serbie-Monténégro et Soudan.