Le Premier ministre français Nicolas Sarkozy a, apparemment, mis en route son plan nouveau de lutte contre l'immigration clandestine. Ainsi, 1791 personnes en situation irrégulière ont été expulsées au mois de février dernier, soit une hausse de 41,81% par rapport à février 2005, selon un bilan mensuel rendu public hier par la direction générale de la police française (Dgpn). Le nombre de personnes expulsées en situation irrégulière était de 19.841en 2005, soit une augmentation de 26,7% en comparaison du bilan de 2004 (15.660), selon la même source. Or, ce résultat reste loin de l'objectif fixé par Sarkozy qui promet de porter le nombre des expulsions à 23.000 en 2006. Cela dit, le ministre est déterminé à faire le grand ménage et reconduire les clandestins chez eux, comme il l'avait toujours promis. Donc, il est fort attendu que la chasse aux clandestins sera renforcée durant les prochains mois. Il faut reconnaître que la crise des banlieues était une opportunité pour le Premier ministre qui lui a permis de remettre sur le tapis son plan de lutte contre l'immigration clandestine. «Nous allons vers une immigration sélective», a affirmé, à maintes reprises, le ministre en expliquant qu'il n'y a plus de place pour les chômeurs. La politique restrictive du Premier ministre, faut-il le souligner, a suscité de vives réactions au sein de la classe politique et de la société civile. Plusieurs associations ont dénoncé ce genre de mesures dont le «refus d'une régularisation globale des sans-papiers, les détentions en centres de rétention, les expulsions groupées au mépris des conventions internationales». Pour les collectifs des sans-papiers, soutenus par de nombreuses associations dont le Mrap, Alternative citoyenne IDF, Copaf, ainsi que des partis de gauche (PCF, Verts, Lutte ouvrière), «une autre politique de l'immigration est nécessaire, urgente, qui soit fondée sur le respect et l'égalité des droits de toutes et de tous et de chacun». Par ailleurs, le même bilan précise qu'en février dernier, 291 membres de réseaux d'immigration clandestine ont été interpellés, soit une hausse de plus de 62% par rapport à la même période de l'année dernière. De plus, 181 employeurs de personnes en situation irrégulière ont été arrêtés. Une récente circulaire prévoit que les employeurs de travailleurs clandestins participeront aux frais d'expulsion.