L?évolution des importations de véhicules, depuis 2001 à fin 2004, indique que la tendance s?est nettement inversée au profit des concessionnaires, alors que les particuliers importaient le plus jusqu?à 2003. On peut dire que les concessionnaires ont gagné la confiance du marché. Une confiance appelée à se renforcer avec la suppression définitive des importations de véhicules d?occasion. Selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), les importations de véhicules, en Algérie, sont passées de 96 278 unités en 2001 à 195 153 en 2004, soit une progression de 102,7% sur trois ans. Les véhicules de moins de trois ans, importés par les particuliers, sont passés de 62 007 à 70 052 (en évolution de 12,97%) durant la même période. Ce sont les importations de véhicules neufs ayant fait l'objet de domiciliations bancaires qui ont explosé, passant de 34 271 à 125 101 unités entre 2001 et 2004, soit une progression de 265,03%. Elles sont à mettre à l?actif des concessionnaires de différentes marques automobiles installés en Algérie et qui sont encouragés par les nouvelles lois sur l'investissement facilitant le rapatriement de devises dans leurs pays d'origine. Ce boom des importations n'aurait, toutefois, pas été possible sans l'embellie financière que connaît le pays du fait de la hausse des revenus pétroliers. Au premier semestre 2005, les importations globales de véhicules ont encore enregistré une hausse de 44,85% par rapport à la même période de 2004. Il faut dire cependant que cette progression est surtout tirée par les importations effectuées par les particuliers, lesquelles ont augmenté de 42,38%. Cette évolution s'explique peut-être par le désir de nos concitoyens de profiter de la possibilité d'importer des véhicules de moins de trois ans avant sa suspension imminente. L'analyse des statistiques montre que si les importations des particuliers proviennent presque à 100% de la France, les opérations réalisées par les concessionnaires sont d'origines diversifiées. La part des marques françaises, après avoir atteint 56% en 2002, a baissé en 2003 (39%) du fait du dynamisme exceptionnel des marques asiatiques. Cette part a tout de même réalisé une remontée en 2004 (43%), laquelle est d'ailleurs confirmée au premier semestre 2005 (49%). Elle se justifie a priori par la conviction des concessionnaires des marques françaises que l'interdiction des importations des véhicules d'occasion va booster leurs ventes locales. Jusqu'en 2005, il y a lieu de noter que le boom des importations de véhicules neufs a profité à Toyota et à Hyundai. A en croire les statistiques du Cnis, les importations de véhicules Toyota sont passées de 1 010 en 2001 à 22 059 à 2004 ; celles de Hyundai sont passées de 2 301 à 15 396 durant la même période. Selon ces mêmes statistiques, on constate un tassement des importations du constructeur japonais au cours du premier semestre 2005 (-23,91%). Hyundai a, quant à lui, fait entrer 7,28% de plus de véhicules au premier semestre 2005 par rapport aux six premiers mois de 2004. D'autres marques ont aussi enregistré, à des niveaux divers, une percée sur le marché algérien à l'image d'Opel, Volkswagen, Chevrolet, Kia et Citroën. L'interdiction, en octobre prochain, des importations de véhicules de moins de trois ans profitera, à coup sûr, aux marques qui réussiront à attirer les clients algériens grâce au meilleur rapport qualité/prix et à la disponibilité des pièces de rechange. Cette décision permettra également un renouvellement plus rapide du parc automobile national qui est, il faut le rappeler, l'objectif affiché par le gouvernement. Il reste à savoir si cette disposition arrêtera complètement les importations de véhicules par les particuliers ou les réduira simplement. Il faut savoir que ces derniers financent leurs opérations par leurs propres devises et sont souvent persuadés que les véhicules commercialisés en France restent plus fiables que ceux, de la même marque, vendus localement.