Cette baisse s'explique par l'essor du marché du neuf dont les importations ont quasiment quadruplé entre 2001 et 2005 passant de 35% à 64%. En fait, les chiffres se sont carrément inversés en l'espace de quatre ans, et avec l'entrée en vigueur de l'importation de véhicules d'occasion, les concessionnaires et à un degré moindre les particuliers qui importaient des véhicules neufs vont se frotter les mains. Mais la diminution de la part des véhicules de moins de trois ans ne reflète nullement l'évolution de ce marché. Ces importations n'ont pas cessé d'augmenter au fil des années. En effet, 70 052 véhicules ont été recensés par les services des Douanes pour l'exercice 2004 contre 62 007 en 2001 avec un pic de 89 902 unités en 2003. Pour ce qui est de l'année en cours, les importations de véhicules de moins de trois ans ont connu un boom, rien que pour les neufs premiers mois. Pendant la période des vacances estivales qui coïncident avec le rush des émigrés, ces importations ont enregistré une augmentation substantielle. Elles ont même talonné de très près le neuf. Le montant des importations de véhicules d'occasion entre janvier et septembre a dépassé 500 millions de dollars. Cette activité représentait un véritable fonds de commerce pour de nombreuses personnes des deux rives de la Méditerranée. C'est dire l'importance de ce marché très lucratif et florissant. La concurrence était rude entre les concessionnaires qui la qualifient de déloyale et les opérateurs du marché de l'occasion, mais avec un léger avantage pour ces derniers. Il est à noter que la rumeur de l'introduction de l'interdiction de l'importation des véhicules de moins de trois ans dans la loi de finances complémentaire de 2005 avait provoqué un vent de panique chez les importateurs de ce type de voitures. une centaine par jour Sa confirmation à travers l'article 10 de l'ordonnance n°05-05 du 25 juillet 2005 portant loi de finances complémentaire est venue, ainsi que l'on s'y attendait, sonner le glas de l'importation de véhicules de moins de trois ans. Rien que pendant les 12 jours du mois de septembre, 1152 véhicules usagés ont été réceptionnés dans les ports algériens pour une valeur de 12 millions de dollars. Soit en moyenne une centaine de véhicules par jour. Cela dénote de la volonté des particuliers de ramener le maximum de véhicules d'occasion sur le marché algérien avant l'expiration du délai de grâce qui leur a été accordé. Concernant le manque à gagner pour les services des Douanes qui percevaient les taxes et droits inhérents au dédouanement de ces véhicules, le directeur de la communication et des relations publiques à la direction générale des Douanes, Omar Moualhi, assure que ce corps reste serein par rapport à la disparition de ces importations. « En 2004, les concessionnaires ont commercialisé plus de 50 000 véhicules. Avec l'interdiction des voitures de moins de trois ans, ils vont doubler leurs importations pour faire face à la demande de la clientèle qui va probablement se tourner vers le neuf. Donc les pertes seront amorties par les taxes et droits de douanes que payeront les concessionnaires », argumente-t-il. Pour ce faire, estime-t-il néanmoins, les concessionnaires seront appelés à faire un effort sur les prix. Il convient de rappeler qu'en vertu de l'article 10 de la loi de finances complémentaire de l'année 2005, tout véhicule importé et qui n'est pas à l'état neuf ne sera pas admis au dédouanement pour être introduit dans le marché algérien à partir du 26 septembre de l'année en cours. Ce type de voiture sera soit réexporté à la charge de l'importateur ou abandonné au profit du Trésor public. Un délai de deux mois avait été accordé le mois de juillet dernier à ces importateurs. Ce délai prend fin cette semaine.