Appétit n Les opérateurs privés montrent leurs griffes et sont de plus en plus nombreux à investir un créneau porteur. Si les uns ont perdu le pari dès les premiers mois de leur création, d?autres ont réussi. C?est le cas du label Ifri, une entreprise florissante et qui affiche haut ses ambitions. Selon M. Zaïdi, un des responsables de l?entreprise, «lfri a investi 1 milliard de dinars dont 548 millions de centimes rien que pour l?emballage». Si les chiffres sont rassurants, il reste à affronter un marché concurrentiel où tout n?est pas encore réglé comme une horloge. D?abord, la classification des eaux qui pose un sérieux problème. Selon ce responsable, «n?importe qui fait n?importe quoi». Il souligne en effet que «certains producteurs privilégient l?emballage en PVC qui est une matière cancérigène». En outre, cet emballage présente un autre danger qui est la filtration de rayons ultraviolets. Pour Ifri, chaque échantillon est envoyé périodiquement au laboratoire de l?Institut Pasteur pour d?autres analyses. Ce n?est pas le cas ailleurs où d?autres narguent le consommateur avec une eau minérale viciée. Le procédé est fort simple : une eau ordinaire est mise en bouteille avec une petite concentration d?éléments chimiques (sodium, calcium, potassium?). Ensuite, cette eau est vendue au même titre que les eaux minérales et aux mêmes prix. L?une des sources de Sidi El-Kébir à Blida nous a révélé l?ampleur des dégâts avec en prime une fraude bien masquée. «Les consommateurs n?ont aucune idée de la classification (eau de source, eau de table, eau minéralisée?) parce que personne ne les affiche de manière lisible.» C?est le même propos tenu par un autre concurrent à l?est du pays qui dénonce «les procédés machiavéliques qui ont amené des non-professionnels à s?ériger en producteurs». Des stocks d?eau minérale périmée sont vendus près des frontières sans facture et sans le moindre contrôle de qualité ni certificat de conformité. Le même phénomène est reproduit à l?Ouest avec un vaste trafic sur les marques, vente concomitante et autres subterfuges propres au marché informel. Malgré ces effets néfastes, les producteurs privés jouent sur l?atout qualité/prix adapté de sorte à approvisionner au maximum le marché.