Perspective n A en croire M. Rebrab, l'un des gros producteurs de sucre, le marché actuellement en ébullition est appelé à se stabiliser d'ici peu. Lors d?une conférence de presse tenue hier au siège de son entreprise, M. Rebrab a plaidé pour un retour normal des prix tout en dénonçant «la concurrence déloyale opérée par l?Union européenne». Pour lui «l?Union européenne subventionne le prix à l?exportation à raison de 70%». Il indique plus loin : «L?Enasucre et Cevital sont obligées de supporter le fardeau.» La rumeur faisant état d'une augmentation des prix, les importateurs se sont précipités pour acheter et stocker au maximum. C?est une pratique qui perturbe grandement le marché et fait gagner davantage les spéculateurs. Le Trésor public aurait perdu, selon cet opérateur, 150 milliards de centimes pour ces importations massives. C?est une véritable saignée en devises et un manque à gagner pour l?Etat. Dans ce même ordre d'idées, Rebrab a dénoncé le système du premier arrivé premier servi (méthode FIFO). «C?est un piège avec des incidences négatives sur le marché», dit-il. Pour cet opérateur «les stocks constitués sont suffisants pour inonder le marché local à des prix raisonnables». Dans ce cadre, une promotion de prix pendant le ramadan sera opérée. Le prix du kilo de sucre sera de 37 DA. Mais, fort d?arguments et de chiffres, le patron de Cevital a avoué que «l?Enasucre et Cevital ne pourraient pas, à elles seules, contrer la hausse des prix». Même si les trois raffineries d?Enasucre tournent à plein régime, tout indique que la baisse des prix ne sera que progressive compte tenu des exportations de l?Union européenne et de certains pays d?Asie. Il faut savoir dans ce contexte que les besoins du marché local sont énormes. Ils sont évalués à plus de 900 000 t par an. A terme, le marché sera stable, mais à présent, les opérateurs sont dans l?expectative et attendent un retournement de situation qui leur serait profitable.