Assurément, les théologiens sont unanimes à ce propos : il est illégal de marier une femme contre son gré, en la contraignant ou sans son consentement. En effet, l?Islam a octroyé à la femme le droit de choisir son époux, à tout le moins d?y consentir. Car c?est elle qui va devenir sa compagne et sa moitié dans leur vie commune. Pour preuve, le professeur des sciences islamiques, Kamel Laâla, a argumenté par certains hadiths prophétiques : «La femme ayant déjà été mariée a plus de droit sur elle-même que son représentant légal (wali). Et la femme vierge doit donner son accord pour son mariage, accord qu?elle peut exprimer par son silence.» Dans un autre hadith, le prophète a expliqué : «La femme vierge ne peut être mariée avant qu?elle n?ait donné son accord.» On rapporte également que le Prophète avait annulé plusieurs contrats de mariages à l'image du mariage d'Al-Khansâ? Bint Khidhâm car son père l?avait mariée contre son gré. Sa main avait été en réalité demandée par deux hommes, le premier étant le noble compagnon Abû Lubâbah Ibn Al-Mundhir et le second étant un homme de son clan. La femme préféra Abû Lubâbah, alors que son père penchait pour le second prétendant à qui il la maria sans son consentement. Al-Khansâ? se rendit alors chez le Messager de Dieu ? Paix et Bénédiction soient sur Lui ? et se plaignit. «Mon père m?a mariée à son neveu malgré mon refus.» Le Prophète dit : «Tu peux entériner ce qu?a fait ton père.» Elle répondit : «Mais je n?aime pas ce qu?a fait mon père.» Le Prophète déclara : «Va, son mariage est nul. Épouse qui tu veux.» Elle reprit : «J?entérine ce qu?a fait mon père. J?ai néanmoins voulu que les gens sachent qu?il n?appartient point aux parents de forcer leurs filles à se marier avec quiconque.»