Programme n La semaine du cinéma polonais est consacrée (à la Cinémathèque) au cinéaste Kreysztof Kieslowski décédé en 1996. A l?affiche, rappelons-le, trois courts-métrages Refrain, Les sept femmes d'âges différents et Le point de vue d'un gardien de nuit, ainsi que trois longs-métrages : Bleu, Blanc, Rouge, une trilogie décrivant les relations humaines à la fois complexes et contradictoires dans une société exigeante et privilégiant l?individualisme. Les trois films sont marqués tantôt par le fait de la perte, la rupture, la séparation, tantôt par le départ et même par l?exil intérieur. Dans le premier film, Bleu, réalisé en 1993, Kieslowski raconte un aspect des relations humaines : Julie, un personnage incarné par l?actrice française Juliette Binoche, a coupé cours avec le monde extérieur et rompu avec son entourage. Elle s?engage dans un exil intérieur, car elle a perdu son mari et sa fille dans un accident de la route. Et de cet incident, Julie voit naître en elle un comportement nouveau : elle vit désormais au rythme de ses souvenirs. Là, le réalisateur tente de recomposer une vie qui a regroupé les trois dans un même espace, leur maison de campagne au milieu d'une douce musique que le mari, Patrice, un musicien virtuose, a composée. Ainsi, la musique occupe une grande place parmi les souvenirs de Julie et lui permettra de surmonter sa peine et de renouer avec son environnement extérieur. Elle, l?élément déterminant dans le retour de Julie vers les siens. Les deux autres films, par ailleurs, traitent de ces mêmes rapports et relations contradictoires entre les hommes. Dans Blanc avec Julie Dejly et l'artiste polonais Zbigniew Zamachowski, le réalisateur soulève la problématique d'une union entre un Polonais Karol et une Française Dominique qui finit dans le divorce. C?est le récit d?une rupture. La complexité des relations humaines induite par les exigences de la vie moderne notamment dans les grandes villes, a également été l'objet du dernier volet de la trilogie (Rouge) réalisé par Kieslowski en 1994. Le grand acteur français Jean-Louis Trintignant y incarne un juge retraité qui se met à écouter les conversations téléphoniques de ses voisins pour casser la monotonie qui s'est installée dans sa vie. Sa rencontre avec un jeune mannequin vient cependant donner à son existence un autre tournant. Une amitié naît ainsi entre les deux. A travers ces trois films, le réalisateur donne un aperçu du nouveau cinéma polonais, celui d'après 1989, date d'un tournant décisif dans la vie politique de ce pays. Effectivement, le changement du régime politique a grandement influé sur le cinéma polonais. Les thèmes des films sont modifiés et diversifiés. Le cinéma polonais est adapté aux nouvelles orientations de la société.