Le choix de ce quartier d?Alger n?est pas fortuit, ses habitants ayant beaucoup souffert du terrorisme. Les souvenirs de cette «décennie noire» sont, en effet, encore vivaces. Le spectre des attentats et des menaces plane toujours sur les quartiers de l?ancienne ville. Pourtant, la tendance est pour le «oui» à la réconciliation nationale, même si on ignore ou on ne comprend pas le texte du projet de la charte. Les «concernés» ? familles de victimes, familles de terroristes ou de disparus ? sont pour la réconciliation nationale car «nous ne voulons plus jamais revivre ça». La recherche de la sécurité est leur principale motivation. La seconde est «le souci de survivre et de pouvoir trouver ou retrouver un travail». Mais au fond, selon certains, «nous ne pardonnons pas». Quant à ceux n'appartenant ni aux familles de victimes ni des terroristes et encore moins des disparus, leur «oui» est justifié par «la peur de revivre le cauchemar des années 1990». «On n?oubliera pas, mais revivre les descentes de police et celles des terroristes, sans savoir qui est qui, les menaces et les tueries. Non, plus jamais ça», argumentent les habitants de La Casbah. Ici, à une semaine du scrutin, chacun vaque à ses occupations quotidiennes. C?est à la fin de la journée que les cercles se forment pour débattre de la réconciliation nationale qu?on confond d'ailleurs souvent avec l?amnistie générale.