Résumé de la 7e partie n Mentou poursuit son récit sur les quatre frères Vent. Il arrive à la fin de la description de Ouest. Les trois autres le connaissent bien et savent qu'il vaut mieux ne pas intervenir. Ça ne ferait qu'aggraver la situation ! De toute façon, tout ce qu'entreprend le vent d'Ouest ne dure pas et il s'apaise aussi vite qu'il s'est emballé. Un vrai feu de paille ! ? Et «Est» ? demande-t-on à Mentou. Mentou s'arrête, respire profondément, regarde son auditoire attentif droit dans les yeux. ? L'Est ! Ah mes amis ! L'Est c'est autre chose ! Jeune, agressif, un dur des durs celui-là ! Grand, sec, fort, têtu et polisson comme pas un, sournois en plus. En retrait, les paupières toujours plissées, de petits yeux ronds nerveux, scrutant tout jusqu'au fond des entrailles, on dirait une lame de couteau, le vif reflet d'un rayon de soleil sur un lac gelé. Il frappe par derrière, quand on s'y attend le moins. Il s'amène en douce le matin, très tôt, ou en toute fin de journée, jamais en plein jour. Il se cache derrière un nuage de sable, une bourrasque de neige, une traînée de feuilles mortes. Il les pousse en tas puis vrouuuuuummmmm vous les plaque en pleine face en riant et se sauve. Lorsque vent d'Est sort de son antre, c'est à pas de loup, sans faire de bruit. Il s'acharne sur les plus malheureux, les plus démunis. Il s'infiltre dans les moindres fissures, tourne autour de sa proie, la harcèle, la pique, la mord aux endroits les plus vulnérables qu'il connaît en grand spécialiste. Les hommes, les femmes, les mâles et les femelles qui écoutent Mentou sont sidérés. ? S'il n'y avait qu'un vent, ajoute Mentou, nos vies seraient en péril. Heureusement, ils sont quatre et ils s'équilibrent. L'un n'allant pas sans l'autre. ? Uuuuuuuuuuuu, suivez mon conseil, souffle le Nord à ses frères, ajoute le vieil homme, chacun aura son tour ; sinon, les hommes et les animaux seraient détruits et ce serait la désolation sur la terre. ? C'est ainsi que nous vivons tous ensemble, me disait mon grand-père : l'un aidant l'autre, l'un réparant les erreurs de son frère. C'est un exemple d'harmonie que nous donne la nature. Nous habitons un pays où chaque saison a son utilité, où chacun a sa place et peut être lui-même en respectant l'autre. ? C'est bien vrai ! se disent les humains et les animaux. Mentou était satisfait. Il avait réussi à réconcilier ses amis les humains et les animaux. Il se demandait cependant combien de temps cette paix fragile allait durer. Les animaux et les humains ont la mémoire si courte. A l'est, le soleil se levait, enveloppé d'épais nuages bleus, un arc-en-ciel s'étirait du bout du lac à la montagne. (à suivre...)