Résumé de la 4e partie n Le ton avait atteint son paroxysme, quand un vieil homme aux longs cheveux gris se leva et commença à distribuer à chacun une écuelle d'écorce de bouleau remplie d'une odorante et fumante soupe au riz sauvage. C'était déjà le petit matin qui pointait à l'horizon. Les animaux et les humains se léchaient les babines. ? Mmmm, que ça sent bon ! On se rapprocha du feu. Le cercle se resserra. ? Votre soupe chaude arrive à point, meugle doucement à l'oreille du serveur un vieil orignal barbu qui avait du panache. Dans un grand élan d'amitié, il posa sa patte sèche et velue sur l'épaule de l'homme. ? Merci ! Je commençais à avoir froid, dit-il, froid dans le dos et ce charivari me crevait les tympans. Ouf ! Maintenant plus sereins, coude-à-coude, côte-à-côte, flanc contre flanc, les humains et les animaux se réchauffaient mutuellement. Le calme était revenu et chacun partageait ce repas communautaire si réconfortant. ? Mentou, ta soupe est délicieuse. ? Oui ! Oui ! Très bonne, glapit le renard entre deux lapements retentissants. ? Slap ! Slap ! ? Si tu nous racontais une histoire pendant que nous mangeons ? suggéra le raton laveur en léchant le fond de son bol à grands coups de langue. Le vieil orignal balança son panache en guise d'approbation et, pour encourager Mentou d'accepter, ajouta : ? Ne te fais pas prier, ça calmera les esprits encore échauffés. ? Mentou, raconte-nous un récit de nos ancêtres, brame le chevreuil à queue blanche qui, lui non plus, nerveux, n'aimait pas les sautes d'humeur de ses compagnons. Tous approuvèrent bruyamment en piétinant ou en battant des ailes. Les humains aussi insistaient en applaudissant, car ils aimaient bien leur grand-père Mentou et ils en étaient fiers. Il connaissait tant de choses surprenantes ! Mentou pensait intérieurement qu'un jour, ces discussions animées iraient trop loin et que cela finirait malheureusement dans le chaos et que peut-être elles conduiraient à la bagarre. Qu'arriverait-il alors de l'amitié entre les êtres humains et les animaux ? ? Bon ! Bon ! C'est d'accord. Ecoutez-moi bien, je vais vous raconter ce que mon grand-père me révéla il y a bien longtemps de cela. ? Bravo ! Bravo ! jasa bruyamment le geai gris qui aimait tellement Mentou qu'il le suivait partout. Il était devenu un fidèle compagnon de l'homme. Au même moment, un petit vent frisquet, arrivé de l'est, agaça les convives, les tenaillant, les pinçant dans le cou, aux cuisses, sur les flancs... Mentou endossa son mackintosh. (à suivre...)