Perspective n Le projet de loi pour la période 2006/2010 véhiculera des nouveautés qui vont certainement «plaire» aux chercheurs. La recherche scientifique peut façonner les systèmes politique, socio-économique et culturel, en fonction des besoins de la société. Les retombées de ses applications auront lieu sur la croissance économique et le développement durable. Sa maîtrise constitue certainement un atout majeur de positionnement sur l?arène internationale. Les chercheurs universitaires soutiennent que la puissance des nations est de plus en plus synonyme de performances économiques et de capacités à accaparer des parts de marché. Et, afin de relever le défi de la concurrence et de la compétitivité, il devient primordial, selon eux, de sensibiliser les acteurs du secteur économique du rôle de la recherche, de les inciter à promouvoir les activités de recherche scientifique et de développement technologique, notamment à l?université. Toutefois, sur le terrain, cette discipline, avancent des milieux universitaires, prendrait une autre envergure, celle d?évoluer en l?absence totale d?une politique volontariste, traduisant l?engagement réel des responsables. En effet, la recherche scientifique était et est encore essentiellement axée sur la formation, produisant des enseignants. Depuis 1962, il y a eu au total seize changements de la tutelle qui auraient été causés par une instabilité politique, altérant ainsi la recherche scientifique et engendrant la perte d?une grande partie de sa mémoire. Selon eux, cette instabilité dans les orientations officielles n?a pas permis au système de la recherche de «mûrir». Les responsables politiques ne lui auraient pas donné un caractère de priorité nationale et le budget alloué est demeuré très insuffisant. Il faut signaler que le bilan quinquennal de la recherche, qui devait normalement être présenté durant cette année par la tutelle, n?a pas été fait et la loi adoptée n?a pas pu mobiliser les effectifs nécessaires. Sur 16 000 chercheurs prévus, 9 000 seulement étaient disponibles. Les résultats escomptés par cette loi n?ont pas été atteints, regrettent les chercheurs. Cependant, le projet de loi, qui va être présenté prochainement pour la période 2006/2010, véhiculera des nouveautés qui vont, apparemment, plaire à ces derniers. En effet, pour son élaboration, les chercheurs ont été sollicités afin d?apporter à la mouture leur grain de sel, tant attendu. De plus, la nouveauté est que le système d?évaluation reposera, désormais, sur une structure pyramidale, allant des entités de base aux hautes instances étatiques, tels le Conseil scientifique, le Comité sectoriel permanent, la Commission intersectorielle, le Conseil national de recherches scientifiques et techniques (Cnrst), le Conseil des ministres et, enfin, l?APN où les actions seront corroborées par un rapport annuel. C?est de bon augure.