Résumé de la 8e partie n Acculé par Maïmouna, l?éfrit Dahrasch se mit à lui raconter son voyage et surtout à lui décrire la grande beauté de El-Sett Boudour. «Ses joues sont formées d'une anémone divisée en deux corolles ; ses pommettes sont la pourpre même des vins et son nez est plus droit et plus fin qu'une lame de choix. Ses lèvres c'est de l'agate colorée et du corail ; sa langue, quand elle la remue, sécrète l'éloquence ; et sa salive est plus désirable que le jus des raisins : elle désaltère la soif la plus brûlante ! Telle est sa bouche !» «Et telle est à peu près, ô Maïmouna, l?adolescente princière, fille du roi Ghaïour, El-Sett Boudour !» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète comme elle était, remit la suite au lendemain. Le lendemain, elle dit : «Et telle est à peu près l'adolescente, fille du roi Ghaïour, la princesse Boudour ! «Mais je dois également te dire, ô Maïmouna, que le roi Ghaïour aimait considérablement sa file El-Sett Boudour, celle dont je viens de t'énumérer simplement les perfections, et il l'aimait d'un amour si vif que son plaisir était de s'ingénier à lui trouver chaque jour une distraction nouvelle. Mais comme, au bout d'un certain temps, il avait épuisé pour elle toutes les espèces d'amusements, il songea à lui donner des joies différentes encore en lui bâtissant des palais miraculeux. Il commença la série par la construction de sept palais, chacun d'un style différent et d'une matière précieuse différente. En effet, il fit bâtir le premier palais entièrement de cristal, le second d?albâtre diaphane, le troisième de porcelaine, le quatrième tout entier de mosaïques de pierreries, le cinquième d'argent, le six¦e d'or et le septième entièrement de perles et de diamants. Et le roi Ghaïour ne manqua pas de faire orner chaque palais de la manière qui convenait le mieux au style dont il était bâti ; et il y réunit tous les agréments qui pouvaient en rendre le séjour encore plus charmant, soignant, par exemple, surtout la beauté des pièces d?eau et des jardins.» «Et c'est dans ces palais que, pour distraire sa fille Boudour, il la fit habiter, mais une année seulement dans chaque palais, pour qu'elle n'eût pas le temps de s'en lasser et que le plaisir succédât sans fatigue au plaisir.» (à suivre...)