Résumé de la 14e partie n Réveillé, Kamaralzamân est subjugué par la beauté de Boudour. Oubliant son aversion pour les femmes, il tombe immédiatement sous le charme de la princesse. Donc, il regardait la jeune fille, ébloui par sa beauté puis, émerveillé, il s'écria : «C'est une merveille de tendresse !» Maïmouna, Dahnasch et Kaschkasch regardaient. Kamaralzamân s'étendit près de la jeune fille qui dormait, quand soudain il tressaillit et la lâcha. Il hocha la tête et pensa : «C'est sûrement le roi mon père qui a fait placer cette adolescente dans mon lit pour expérimenter l'effet du contact des femmes sur moi ; et il doit être maintenant derrière ce mur, l'?il à un trou, à me regarder pour voir si cela a réussi. Et demain il entrera chez moi et me dira : ?Kamaralzamân, tu disais avoir le mariage et les femmes en répulsion ? Ah ! Kamaralzamân, je veux que tu saches tout le bonheur que j'aurais de voir ma descendance assurée et mon trône transmis à mes enfants !? Et moi alors, je serai considéré comme un fourbe et un menteur ! Il vaut donc mieux m'abstenir, malgré toute l'envie que j'en ai, et attendre jusqu'à demain ; et alors je demanderai à mon père cette belle adolescente en mariage.» Et là-dessus, à la grande joie de Maïmouna qui avait commencé à avoir de si terribles inquiétudes et à l'ennui de Dahnasch qui, au contraire, avait pensé que l'adolescent s?abandonnerait à sa passion, Kamaralzamân se pencha encore une fois sur Sett Boudour et il lui enleva du doigt une bague surmontée d'un beau diamant et se la passa lui-même au petit doigt pour bien marquer qu'il considérait désormais la jeune fille comme son épouse ; puis, après avoir mis au doigt de la jeune fille sa bague à lui, il lui tourna le dos, bien qu'avec un regret extrême, et ne tarda pas à se rendormir. A cette vue, Maïmouna exulta tout à fait et Dahnasch fut bien confus ; mais il ne tarda pas à dire à Maïmouna : «Ce n'est que la moitié de l'épreuve. A ton tour maintenant !» Alors, Maïmouna se changea aussitôt en puce et sauta sur la cuisse de Sett Boudour, d'une seule piqûre elle fit sauter de douleur la jeune fille qui ouvrit les yeux et se leva vivement ! Mais aussitôt, elle jeta un cri de terreur et d'étonnement en apercevant près d'elle le jeune homme couché sur le flanc. Mais, dès le premier regard qu'elle lui jeta, elle ne tarda pas à passer de la frayeur à l'admiration. En effet, dans sa frayeur première, elle pensa en son âme : «Infortunée Boudour, tu es compromise pour toujours ! Voici dans ton lit un jeune étranger que tu n'as jamais vu ! Quelle audace est la sienne ! Ah ! je vais crier aux eunuques d'accourir et de le jeter du haut de mes fenêtres dans le fleuve ! Pourtant, ô Boudour, qui sait si ce n'est point, là, le mari que ton père t'a choisi ? Regarde-le d'abord, ô Boudour, avant de recourir à la violence !» Et c'est alors que Boudour jeta un coup d'?il sur l'adolescent, et d?un rapide examen, elle fut éblouie de sa beauté et s'écria : «Ah ! mon c?ur ! qu'il est gentil !» Et, à l'instant même, elle fut si entièrement captivée qu'elle se pencha sur lui en s'écriant : «Celui-là, oui, je le veux pour époux ! Pourquoi mon père a-t-il si longtemps tardé à me l'amener ?» Puis elle prit, en tremblant, la main du jeune homme et la mit entre ses deux paumes et lui parla fort gentiment pour le réveiller, disant : «Ô gentil ami, ô lumière de mes yeux, ô mon âme, lève-toi ! lève-toi ! Réveille-toi !» Mais comme Kamaralzamân, par l'effet de l'enchantement opéré, sur lui, par la vindicative Maïmouna, ne faisait pas un mouvement indicateur de réveil, la belle Boudour s'imagina que c'était sa faute à elle et qu'elle ne mettait pas assez de ferveur dans son appel. A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète comme elle était, se tut. (à suivre...)