Après l'échec de son projet d'adaptation de Don Quichotte, le cinéaste américain Terry Gilliam s'est attelé à la réalisation d'un long métrage inspiré de la vie et des contes fantastiques des frères Grimm. Il en ressort un film flamboyant, entre comédie, fantastique, horreur, humour et romance, où les maladresses s'effacent sous la magie du conte créé par Terry Gilliam... A l'aube du XIXe siècle, les frères Grimm sont connus dans toutes les campagnes pour être les seuls capables de vaincre les esprits, trolls, lutins, sorcières et autres créatures maléfiques qui épouvantent les villages. Ils sont intrépides. Ils sont féroces. Mais ce sont des imposteurs. En rendant hommage au monde des frères Grimm, Terry Gilliam a fait un conte de fées original de leur vie, sans oublier de rappeler les contes de notre enfance, du Petit Chaperon rouge à Hansel et Gretel en passant par Rapunzel, La Belle au bois dormant ou Le Petit Poucet. «Par-dessus tout, c'est l'esprit de ces histoires que le film salue, ce mélange de magie et de malheur, de merveilles et de vengeance, d'enchantements et de maléfices, de plaisir et de frayeur à vous glacer les sangs», confie le réalisateur. Tourné à Prague et dans la campagne tchèque, Les Frères Grimm bénéficie d'une superbe esthétique visuelle inspirée de l'imagerie fantastique, de l'expressionnisme allemand et des gravures à l'encre en noir et blanc, somptueusement détaillées, illustrant les livres de contes. Outre le village de Marbaden, entièrement reconstruit, l'équipe de Gilliam a aussi donné vie à une forêt enchantée avec rochers, ruisseau et 700 arbres menaçants replantés au c?ur d'un studio de cinéma. Dans ce décor délirant, Matt Damon et Heath Ledger, en contre-emploi, incarnent avec justesse les frères Grimm aux côtés de la belle Lena Headey et de l'ingérable Peter Stormare, tandis que la performance de Jonathan Pyrce est plus que parfaite, au risque de déplaire aux plus chauvinistes des spectateurs.