Histoire n Miguel de Cervantès incarne, à lui seul, par le biais de son roman, un exemple et un symbole de la culture et de l?amitié partagée entre l?Algérie et l?Espagne. L?institut Cervantès (Centre culturel espagnol d?Alger), en collaboration avec l?ambassade d?Espagne à Alger ainsi que l?association culturelle Mémoire, vient de publier un livre comprenant trois chapitres du grand roman de Miguel de Cervantès, Don Quichotte. Ce livre ? une version trilingue arabe, espagnol et français ? est publié pour commémorer le quatrième centenaire de la première édition du roman. Cette publication, placée sous le titre Histoire du captif, raconte et cristallise «les intenses années que l?auteur a passé à Alger, soumis à un régime de captivité assez supportable pour n?importe quelle époque?» Sa captivité a probablement, voire certainement, influencé l?esprit de Cervantès, un esprit ouvert, généreux, universel. Histoire d'un captif raconte, par la bouche d'un autre personnage, le séjour forcé à Alger, durant cinq ans. Ce personnage commence son récit par la capture de Cervantès, en pleine mer, dans la galère «Sol» (soleil), par «un corsaire habile et intrépide, à l'issue de la bataille de Lépante, puis son emprisonnement dans la ville d'Alger, enfin son retour en Espagne en 1580, après moult aventures singulières et périlleuses. Miguel Cervantès incarne à lui seul, par le biais de son roman, un exemple et un symbole de la culture et de l?amitié partagée entre les deux pays, l?Algérie et l?Espagne, entre deux rives. Il n'y a pas mieux que Miguel de Cervantès, qui a écrit Don Quichotte, parce qu'il a vécu parmi nous et a été, quelque part, exposé aux influences culturelles mauresques. Eduardo Calvo, directeur de l?institut Cervantès, dira que «Algériens et Espagnols partageront toujours Cervantès, car il est éternel, hors du temps, n'appartenant ni à demain ni à hier». Le Prisonnier d?Alger est un autre livre racontant la captivité de Cervantès. Ecrit par Antonio Cavanillas de Blas, le livre retrace l'histoire de l'enfance de Cervantès à Alcala, sa jeunesse à Valladolid, à Séville et en Italie, sa prise et son envoi à Alger, son achat par un renégat grec, Dali Mami, ensuite sa remise à Hassan le Vénitien, le maître des bagnes, considéré par certains comme «le véritable roi d'Alger». «L'Espagne, étant considérée à juste titre, à cette époque, comme le royaume le plus puissant, fait qu'on exige pour le racheter 500 écus en or, l?équivalent de 200 000 euros actuels.» Evoquant ensuite son enfermement dans le bagne, l'écrivain relèvera que «Cervantès n'avait ni fers ni chaînes, ce qui lui permettait de sortir dans Alger». En effet, l'auteur de Don Quichotte appréciait beaucoup d'aspects inhérents à l'islam, ainsi que les progrès d'une société saine, où l?on vénérait, d'après Cavanillas de Blas, la sagesse des vieux, «où l?on n'entendait pas les blasphèmes et où la tolérance religieuse était grande», car les trois religions monothéistes vivaient en totale communion.