Dans les sites industriels, les incidents entraînant mort d?homme ont tendance à se multiplier. A Skikda, l?erreur humaine est à l?origine des dernières explosions. Le directeur de Sonatrach déplore l?absence d?une culture de la sécurité. C'est ce qu'a annoncé, ce matin sur les ondes de la Chaîne III, Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach, qui, attribuant les raisons de l?incendie d?un bac de stockage dans la ZI de Skikda à une «erreur humaine», rappelle que la sécurité, pour laquelle Sonatrach travaille d?arrache-pied, est avant tout «une question de culture» à acquérir et que malheureusement «les travailleurs de Sonatrach n?ont pas encore». L?incendie de mardi dernier, qui a fait deux morts et huit blessés et des dégâts estimés à quelque 6 millions de dollars, renseigne, selon le P-DG de Sonatrach, sur l?obligation d?accélérer la réhabilitation des installations pétrolifères, vétustes pour la plupart, mais aussi sur l?urgente délocalisation des populations qui habitent en très mauvais voisinage avec les raffineries, comme cela est le cas à Hassi Messaoud, Hassi R?mel, Arzew et Skikda. Dans ce registre précis, M. Meziane a annoncé que «la délocalisation des régions habitables de Hassi Messaoud est en cours d?étude», alors que «des opérations similaires sont programmées dans le futur pour Hassi R?mel, Arzew et Skikda, afin d?épargner aux populations d?éventuels désagréments». Pour ce qui est de la sécurité, l?orateur dira que la réhabilitation des installations dans les raffineries coûtera pas moins de 1 milliard de dollars et nécessitera une nouvelle approche dans la gestion des ressources humaines. «Ce qui s?est passé à Skikda renseigne sur quelque chose de grave. Il n?y avait pas de respect des normes de la sécurité», a-t-il martelé, avançant aussi que la formation des ingénieurs en sécurité du pétrole, avec la collaboration de l?université écossaise d?Aberdeen, apportera plus de professionnalisme dans les rangs de Sonatrach. A Skikda, le risque est toujours présent surtout avec l?explosion hier d?un troisième bac qui a jeté l?émoi au sein des populations avoisinantes. Au même moment, des masques de protection ont été distribués, sur décision du wali de Skikda, à 485 familles habitant à proximité des bacs à pétrole qui avaient pris feu dans la zone pétrochimique. Ces masques servent à éviter d?être incommodé par les fumées émanant de l'incendie.