Le coût des dégâts matériels est évalué à plus de 5 millions de dollars. L'incident survenu mardi dernier au niveau de l'unité industrielle de Skikda, qui a engendré la mort de deux employés, résulte d'une erreur humaine. C'est ce qu'a proprement révélé le ministre de l'Energie et des mines, M.Chakib Khelil, qui était l'invité de l'émission «Tahaoulat», diffusée par la Chaîne I. Alors que les conclusions de l'enquête ne sont pas encore rendues publiques, le ministre semble être plus sûr de ses pronostics. Pour justifier ses dires, le ministre s'est mis à raconter, avec détails, ce qui s'est réellement passé ce jour-là. L'incident s'est produit, affirme-t-il, lorsque deux employés se sont rendus à bord d'un véhicule de marque Toyota dans l'unité de stockage pour rétablir une panne électrique. Pourtant, signale le ministre, il est clair que la circulation des véhicules est strictement interdite dans ces zones dangereuses. «L'explosion a eu lieu quelques secondes après que l'employé a mis en marche sa voiture», a déclaré le ministre qui s'est rendu sur les lieux au lendemain de la catastrophe. Cela dit, le ministre a totalement raison dans son jugement et qu'il impute entièrement la responsabilité au facteur humain. «Il y a des règles qu'il faut respecter dans le travail», a-t-il dit en déplorant l'absence d'une culture de sécurité chez nos agents. Il indiquera dans le même ordre d'idées, que pour effectuer ce genre de travail, l'employé doit d'abord solliciter la direction pour couper le courant et signer le bon après la fin de la réparation. Selon lui, après avoir signé le bon, l'employé s'est rendu compte qu'il avait oublié de vérifier le transformateur, chose qui a provoqué le drame. Le ministre qui impute l'entière responsabilité au facteur humain, reconnaît également l'absence de moyens d'intervention efficaces en cas de catastrophe. S'expliquant sur le scénario des incidents, l'invité de l'émission n'a pas voulu dramatiser les choses en affirmant que le risque zéro n'existe pas et que ce genre d'incident n'est pas spécifique à l'Algérie. «Je pense que la sécurité des installations se pose même pour les grandes compagnies pétrolières à l'exemple de BP», a-t-il soutenu. Interrogé sur le coûts des dégâts matériels engendrés par cet incident, le ministre a fait savoir qu'il avoisine les 6 millions de dollars. Il est à rappeler que le feuilleton des incidents qui se poursuit au niveau des installations pétrolières remet en cause, encore une nouvelle fois, la question de la sécurité industrielle et surtout la vétusté des installations. Une question qui semble irriter beaucoup le ministre de l'Energie. La preuve en est que ce dernier s'est largement attardé sur ce problème de l'explosion sans pour autant évoquer la vétusté des installations industrielles qui datent de plusieurs décennies. Donc, malgré les mesures prises par la Sonatrach pour le renforcement de la sécurité et l'adoption de la fameuse politique HSE, (hygiène, sécurité, santé), la question de l'insécurité des installations se pose avec acuité. Le P-DG du groupe Sonatrach s'est engagé à mettre le paquet pour renforcer la culture de la sécurité. «Nous investirons un milliard de dollars, deux s'il le faut et même plus pour la réhabilitation de nos installations pétrolières», avait- il affirmé récemment. Interrogé par ailleurs, sur le sort des habitants fragilisés par le drame, le ministre a fait savoir que ce sont les autorités locales qui s'en chargent. Sur ce passage, le ministre n'a pas manqué de dire que les responsables locaux doivent contribuer de leur côté et interdire la construction de logements dans les zones industrielles. Sur le chapitre des prix du pétrole et la situation du marché pétrolier, le ministre prévoit que le prix du pétrole restera au- dessus des 50 dollars jusqu'à 2006. Ce qui va permettre, estime-t-il, à l'Algérie d'enregistrer des recettes supérieures à 40 milliards de dollars d'ici à fin 2005. Pour rappel, l'Algérie produit actuellement 1,4 million de barils de pétrole. La production de tous produit confondus( gaz, condensat, pétrole), ajoute le ministre, est de l'ordre de 3 millions de barils par jour.