Débat n Mohamed Bensalah s'interroge sur la pertinence d'une étude sur le cinéma en Méditerranée. Peut-on parler d'un cinéma méditerranéen, ou selon une approche plus problématique, d'une «méditerranéité» du cinéma ? C'est à partir de cette question de méthode que Mohamed Bensalah tisse dans Le cinéma en Méditerranée tout un ensemble de vérités et de réflexions afin d?«essayer de comprendre et de faire comprendre ce que les films disent, font ressentir et transmettent comme émotion aux gens qui vont les voir et pour lesquels ils ont été réalisés». L'auteur, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), développe, à travers cet ouvrage, sorti récemment aux éditions Collection encyclopédie de la Méditerranée, un raisonnement qui interroge l??uvre cinématographique des deux rives qui, «entre un Orient imaginaire et un Occident fantasmé, doit contribuer à confronter les histoires et les mémoires et à mettre à jour les mécanismes de représentation». L?auteur fait observer qu?entre les deux rives ne cesse de s'affirmer pourtant une «méditerranéité» en marche, une passerelle culturelle que le cinéma incarne dans ses "questionnements" et ses perspectives propres, souligne-t-il. Mohamed Bensalah, un ancien cinéaste ayant signé plusieurs ?uvres pour le compte de la télévision algérienne, s'interroge sur la pertinence d'une étude sur le cinéma en Méditerranée «au moment où les violences se succèdent à un rythme effréné en Méditerranée avec, en toile de fond, une mondialisation inique de l'économie et une transnationalisation débridée des communications qui dessinent en filigrane un monde unipolaire hégémonique». Pour l'auteur, la réponse est simple à formuler. C'est précisément, dira-t-il, «parce que les conflits s'enveniment et que les déséquilibres géostratégiques s'accentuent» qu'il s'avère urgent de réagir pour mettre à nu les dysfonctionnements et dérapages, non seulement dans le domaine politique, mais également dans les domaines de la culture et de la communication.