Pour cet expert en communication, la culture de l'image et du son permet de véhiculer un bon nombre d'idées, bonnes ou mauvaises. La Bibliothèque nationale d'El Hamma a accueilli, mercredi dernier, Mohamed Bensalah, universitaire et chercheur mais aussi expert dans la problématique de la communication, ayant réalisé plusieurs courts métrages et notamment le long-métrage remarqué Les uns, les autres, 1972, primé au Festival de Knokke-le-Zout en 1973. Il a, outre sa collaboration au Quotidien d'Oran, collaboré également à l'édition de plusieurs ouvrages en Belgique, en France et en Algérie. Il a à son actif un grand nombre de publications scientifiques tant en Algérie qu'à l'étranger. Mohamed Bensalah a, lors de ce nouveau café littéraire, présenté son ouvrage intitulé: Cinéma en Méditerranée: une passerelle entre les cultures, sorti dans la collection Encyclopédie de la Méditerranée aux éditions Edisud en Algérie mais aussi publié en langue arabe et à l'étranger en espagnol et en italien. Par ailleurs, la version anglaise et amazighe est en cours d'achèvement. Cette dernière nous apprend-on sera présentée prochainement lors du festival du film amazigh qui se tiendra du 26 au 31 décembre à Ghardaïa. L'auteur a, de prime abord, souligné le travail qui l'attend: «Je dois aller de ville en ville car nous avons un problème: véhiculer un certain nombre d'écrits. Les livres doivent être lus puis critiqués». Mohamed Bensalah évoquera l'importance de l'image qui tend à s'éclater et prend des proportions démesurées. Le cinéaste dira aussi avoir voulu briser la mauvaise image du cinéma en l'étudiant à la faculté. La genèse de ce livre, qualifié, selon lui, d'opuscule ou tentative d'essai, est liée à M.Brandino, attaché à l'Algérie, qui lors du colloque m'a proposé de développer ce sujet sous forme de livre a-t-il ajouté. Pour M.Bensalah, le cinéma permet le rapprochement des peuples et des cultures et charrie ce qu'il y a de bon et de mauvais. «Il faut faire un tri», dira-t-il, et de renchérir: «Heureusement qu'il n'y a pas de grammaire que l'on doit corriger dans le cinéma. Il ouvre l'imaginaire». Pour Mohamed Bensalah, entre un Orient imaginaire et un Occident fantasme, l'oeuvre cinématographique doit contribuer à confronter les histoires et les mémoires et à mettre au jour les mécanismes de représentation. Mais les obstacles politiques et économiques sont à la hauteur des enjeux culturels. Pourtant, entre les deux rives, ne cesse de s'affirmer une «méditerranéité» en marche, une passerelle culturelle que le cinéma incarne dans ses questionnements et ses perspectives propres. Continuant à parler de la culture de l'image et du son, M.Bensalah indique: «Je reste fermement attaché à l'idée qui dit que le cinéma favorise la création. Il pousse à la diffusion. C'est un terrain qui permet de véhiculer les idées. Pour Mohamed Bensalah, le cinéma permet de se tourner vers l'autre.» Il citera plusieurs lectures qui peuvent émaner de l'image dont le message subliminal. Le rapport de l'image, la mémoire et l'histoire, est le titre de son prochain livre qui est en cours d'élaboration. Pour M.Bensalah, l'image dans l'écriture est d'autant plus importante quand on voit les dérives de la loi du 23 février, relative au rôle positif de la colonisation. Une école cinématographique en Algérie doit exister et se doit d'être intimement liée aux arts du spectacle. Revenant à ses premiers amours, puisqu'il est cinéaste de formation, l'image de soi et de l'autre sont imbriqués, d'après lui, car liés par la conjoncture civilisationnelle et historique. M.Bensalah revendiquera, par ailleurs, la prise en considération de la diversité et l'hétérogénéité comme valeurs humaines fondamentales en réaffirmant les respects des cultures endogènes. Cependant, il conclut dans son ouvrage Cinéma en Méditerranée «vouloir absolument mettre un dénominateur commun de réalisateurs, tels que Lakhdar Hamina l'Algérien, Tlatli le Tunisien, Almodovar l'Espagnol, Mallas le Syrien, Youcef Chahine l'Egyptien, (pour ne citer que ceux-là), représentatifs de la production de leur pays, relève de la gageure. Chaque auteur, chaque film a sa personnalité, sa singularité, son originalité et sa propre authenticité».