Réussite n Un vent de renouveau a soufflé le week-end dernier sur le continent africain avec la qualification au prochain Mondial allemand de 2006 de quatre nouvelles nations. Le bloc hiérarchique du football africain a volé en éclats à l?issue de l?ultime journée des éliminatoires du Mondial et de la CAN-2006 disputée samedi, avec la qualification pour la première fois de quatre nouvelles nations : le Togo, la Côte d?Ivoire, le Ghana et l?Angola, qui accompagneront la Tunisie, seule rescapée de la dernière édition de 2002. Parmi ces quatre nations, trois viennent de l?Afrique de l?Ouest (Togo, Ghana et Côte d?Ivoire), ce qui confirme les progrès enregistrés par les footballs issus de ces pays, mais aussi d?autres, comme l?Angola par exemple qui, sans faire trop de bruits, s?est frayé un chemin parmi les grands du continent. Depuis bien longtemps, le Cameroun, le Nigeria, l?Afrique du Sud, le Sénégal ou le Maroc avaient montré la voie en s?appuyant sur une armada de joueurs professionnels évoluant, pour la plupart, en Europe ce qui entraîna une élévation du niveau d?ensemble d?un football africain bien calé sur un travail de fond chez les jeunes toujours présents lors des rendez-vous mondiaux de leurs catégories. De ce fait, toutes les autres nations du continent n?avaient qu?à s?engouffrer dans ce chemin en adoptant le même schéma de développement. Ce qu?ont compris les Togolais, les Angolais, les Ivoiriens et les Ghanéens. Et si aujourd?hui, ces nations font désormais de l?ombre aux forces traditionnelles, ce n?est que confirmation d?un travail qui a fini par payer. Les nations émergentes ne pouvaient pas contempler éternellement les autres jouer, et la prochaine édition de la CAN-2006 qu?accueillera l?Egypte, en janvier prochain, devra consolider cette tendance. Reste au football africain de se hisser encore plus haut et de rivaliser avec les plus grands de la planète, car jusqu?à présent sa meilleure performance demeure un quart de finale de Coupe du monde. Mais rien n?arrête le progrès et l?Afrique finira un jour par décrocher le titre suprême, pourquoi pas en 2010 lorsqu?elle accueillera sur ses terres, et pour la première fois, la Coupe du monde. Noyée dans les pages sportives nationales, la sortie des Verts au Gabon est passée inaperçue, c?est dire l?anonymat dans lequel a sombré le football algérien. Le fossé entre ce dernier et les autres footballs du continent s?est tellement agrandi ces dix ou quinze dernières années, soit au moins l?équivalent de deux générations de footballeurs, qu?en dehors d?une thérapie de choc et d?un retour à un travail de fond et à la base, toute sortie de crise est à écarter. Aujourd?hui, le football algérien est tellement malade que le président de la CAF, Issa Hayatou, accompagné de Michel Hidalgo, l?ex-sélectionneur français et ancien patron de la DTN, est venu à son chevet sur la demande du président de la République. Peut-on croire par là que les pouvoirs publics et les hautes autorités du pays ont fini par comprendre la nécessité de relancer la discipline en changeant d?hommes et de méthodes ? Un petit signe qui a du mal à chasser le désarroi dans lequel se trouve ce football et l?emprise d?un milieu mafieux et médiocre qui ne cesse de le tirer vers le bas. Il est temps donc pour le football algérien, à l?instar de l?Afrique, de faire sa révolution, sinon il est voué à une mort certaine.