Même s?il n'est plus ce qu'il était du fait de l'ouverture économique et des mutations socioéconomiques, ce métier semble avoir de beaux jours devant lui. N'étant plus l'apanage des vieux, il est pratiqué par de jeunes Algériens concurrencés par des? Africains et des Chinois. Le mythe veut que ce soient des vieillards courbés qui pratiquent la cordonnerie. Mais de plus en plus de jeunes s'adonnent à ce métier. Ces gens discrets croisent, au cours de la journée, différentes catégories de la société, des gens ordinaires, des cadres, des femmes, des hommes, des vieux et des enfants. Malgré la concurrence de la marque et des chaussures neufs qui inondent le marché, ils sont toujours là au secours de gens qui cherchent chaussures à leurs pieds. Ce métier est une vieille et authentique tradition de la société algérienne. Objet de préjugés par le passé, il est aujourd'hui exercé par différentes catégories de la société. «Autres temps, autres m?urs, commente un vieux cordonnier dans la ville de Aïn Bénian. La misère, le chômage et les conditions difficiles des Algériens ont beaucoup changé les mentalités. Aujourd?hui, on trouve de jeunes éboueurs, de jeunes cultivateurs et de jeunes cordonniers, c?est tout à fait normal, l?essentiel c?est de gagner son pain, nul n?est meilleur que les autres.» Où les trouver ? Facile, il y en a un peu partout. Mais ils semblent apprécier les coins de rue et les angles des immeubles où ils peuvent travailler dans le calme.