Décision n Les régularisations massives des sans-papiers ne sont plus à l?ordre du jour du gouvernement français. Le ministre français de l?Intérieur, Nicolas Sarkozy, a réaffirmé, hier mercredi, lors de la séance des questions d?actualité à l?Assemblée nationale française, l?intention de son département d?expulser quelque 24 000 immigrants clandestins vers leurs pays d?origine à la fin de cette année. Par la même occasion, il a écarté toute éventualité de régularisation massive des sans-papiers vivant sur le sol français, car selon lui, «les régularisations massives, comme l'ont fait les Espagnols en régularisant 500 000 personnes, ne résolvent aucun problème et créent un formidable appel d'air. La porte, de ce point de vue, est fermée». Le président de l?Union pour la majorité présidentielle, dont l?ambition de se présenter à l?élection présidentielle prévue en 2007 est un secret de Polichinelle, s?est montré menaçant à l?égard des employeurs des sans-papiers : ils seront sanctionnés «car ils participent à l?appel d?air», a-t-il dit non sans faire remarquer que le «flot des clandestins» ne sera pas endigué «si on n?engage pas, comme la France l?a demandé, une ambitieuse politique de développement pour les pays du Sud». Lors d?une rencontre avec les préfets de France il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy leur avait demandé de procéder «au minimum, à 23 000 éloignements d?étrangers en situation irrégulière cette année». A la fin du mois d?août dernier, 12 849 sans-papiers avaient ainsi été expulsés de France vers leurs pays d?origine. Au cours d?une autre rencontre avec ces mêmes préfets en septembre dernier, le ministre français de l?Intérieur avait fait savoir que le décret portant création de la police de l?immigration est «en cours de réalisation». «Il permettra de mieux coordonner l?action des forces de sécurité (?) A partir de 2006, de nouveaux outils statistiques garantiront un suivi plus précis des mesures d?éloignement». Dans son édition du 6 octobre dernier, le quotidien Libération avait rapporté que l'avant-projet de loi sur l?immigration élaboré par le ministère de l?Intérieur français miserait principalement sur les quotas et la lutte contre les détournements de procédures. C?est dire que Nicolas Sarkozy fait de ce dossier de l?immigration clandestine une priorité dans la perspective de sa candidature à la présidentielle de 2007. Dans un récent sondage, sa cote de popularité a d?ailleurs grimpé. Pour 42 % des Français, il est le meilleur candidat de l?UMP pour la prochaine présidentielle.