Position n Le dossier de l'immigration s'est déjà invité dans la campagne présidentielle. La candidate socialiste a déclaré que «l'immigration doit être maîtrisée» et s'est prononcée contre les régularisations massives des sans-papiers. Elle s'aligne ainsi sur son rival Sarkozy sur ce dossier épineux qu'est l'immigration. En mauvaise posture dans les sondages, la candidate socialiste à la présidentielle française Ségolène Royal a assuré, lundi soir, être prête à gouverner, en répondant aux questions de cent Français dans une émission de télévision considérée comme un nouveau test décisif. «Je pense être prête», a déclaré Ségolène Royal en réponse à une femme qui lui demandait s'il elle pensait avoir les qualités d'un chef d'Etat . «Le moment est venu en France pour une femme d'être présidente de la République», a-t-elle ajouté dans l'émission «J'ai une question à vous poser» qui avait été suivie sur la chaîne privée TF1 par plus de huit millions de téléspectateurs lors du passage de son rival de droite Nicolas Sarkozy le 6 février. Donnée battue par l'actuel ministre de l'Intérieur dans 26 sondages consécutifs, la candidate socialiste a profité de ce temps fort médiatique pour rappeler son expérience de trois postes ministériels, de présidente de région et d'années de travail auprès de l'ancien président François Mitterrand. Elle a assuré qu'elle pouvait «faire tenir à la France son rang dans le monde». Répondant à des questions sur les retraites, la santé ou le pouvoir d'achat, Mme Royal s'est posée en défenseur des plus défavorisés, réitérant de nombreux points de son programme présenté le 11 février. En Europe, «c'est en France que les inégalités salariales sont les plus fortes», a-t-elle encore affirmé, renouvelant sa promesse d'une hausse du salaire minimum à 1 500 euros. Malgré les sondages de plus en plus défavorables à la candidate, plus des trois quarts des Français estiment que l'élection n'est pas encore jouée. Mme Royal est notamment boudée par des cadres moyens et supérieurs qui lui préfèrent le centriste François Bayrou, passé en quelques mois de 7- 8% des intentions de vote à 12-13% grâce «à ces Français jusqu'alors fidèles» à la candidate socialiste, a expliqué un responsable de l'institut de sondage TNS-Sofres. D'ailleurs, M. Bayrou a été donné hier, pour la première fois, vainqueur de l'élection par un sondage.