Les mains des enfants teintées de henné étaient un symbole de douceur pour que le jeûne ne soit pas rude. Ceux qui jeûnaient pour la première fois avaient droit à tous les égards de la famille. L'enfant avait droit à une nouvelle tenue, du henné et un repas particulier et plus consistant. On le faisait monter sur le toit de la maison au moment du f'tour et on lui servait des ?ufs, de la viande et des figues sèches avant de rejoindre le reste de la famille à table. «C'est pour lui faire aimer le ramadan, après une journée de jeûne, il est récompensé au ftour», expliquent les vieilles. Il faut dire que cette tradition n'est pas propre à la Kabylie, partout à travers le pays on accorde une attention particulière au premier repas du jeûneur. Dans le M?zab par exemple des habitants de la région nous ont expliqué qu'on prépare une sorte de gâteaux à base de semoule grillée, de dattes, d'herbes aromatiques et de poudre de lait produite traditionnellement. Une trentaine de boules sont ainsi préparées et seront consommées par le nouveau jeûneur tout au long du mois. Aujourd'hui, cette tradition est toujours présente dans la région.