Protestation n La Syrie s'est dite prête à coopérer à l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU entendra, mardi, le magistrat allemand Detlev Mehlis dont le rapport accuse Damas. Pour se défendre de ces accusations, le président syrien Bachar al-Assad a décidé d?adresser «des lettres aux pays membres du Conseil de sécurité portant sur le rapport de la commission d'enquête», a indiqué la télévision, sans dévoiler la teneur des missives. Selon elle, le ministère des Affaires étrangères a convoqué les ambassadeurs de ces pays à Damas pour leur remettre la lettre. Ce matin, plusieurs centaines de jeunes Syriens commençaient à se rassembler dans le centre de Damas pour participer à une manifestation à l'appel des autorités contre la mise en cause de la Syrie. Des étudiants, des fonctionnaires et des lycéens brandissant des drapeaux syriens et des portraits du président Bachar el-Assad affluaient vers le centre de la capitale en scandant : «Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout» et «Par notre sang, nous te défendrons Bachar». Certains brandissaient des pancartes affirmant : «Non au rapport Mehlis, qui est politisé» contre la Syrie. Par ailleurs, la presse syrienne soulignait aujourd?hui dans ses manchettes que le «rapport Mehlis comporte beaucoup de contradictions» et une déclaration de l'ancien Premier ministre libanais Selim el-Hoss «mettant en garde contre l'utilisation du rapport Mehlis à des fins politiques pour porter atteinte aux rapports entre le Liban et la Syrie». Cependant, au cours d'une interview commune avec le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, qui effectue une visite aux Etats-Unis, Mme Rice a qualifié le rapport de «très dangereux» pour la Syrie, ajoutant que la communauté internationale se doit de réagir. «Ce rapport appelle à une réaction ferme de la part de la communauté internationale», a-t-elle dit. Le ministre britannique des Affaires étrangères et la secrétaire d'Etat américaine ont souligné la nécessité de mobiliser la communauté internationale en vue d'exercer davantage de pressions sur Damas. «Nous examinons en premier lieu ce rapport très inquiétant», expliquera Mme Rice, remarquant dans la foulée qu'il existe au moins «un indice» prouvant que les autorités syriennes n'ont pas coopéré avec la commission d'enquête. M. Straw a expliqué, pour sa part, que les accusations contre la Syrie sont «d'une extrême gravité».