Menace n Damas est appellé à mieux coopérer avec la commission Mehlis, sous peine de sanctions économiques ou diplomatiques. Le Conseil de sécurité de l'ONU retrouve ce lundi l'ambiance solennelle des grands jours avec une réunion au niveau ministériel pour sommer la Syrie de coopérer à l'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. La venue des ministres de la plupart des quinze pays membres a été confirmée par l'ONU. Doivent notamment participer les ministres des cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), respectivement Li Zhaoxing, Condoleezza Rice, Philippe Douste-Blazy, Jack Straw et Sergueï Lavroff. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh, doit aussi assister à la séance, sans droit de vote. Le Conseil doit adopter un projet de résolution présenté par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, visant essentiellement à forcer la Syrie à coopérer à l'enquête de la commission indépendante sur l'assassinat de Rafic Hariri, dirigée par le magistrat allemand Detlev Mehlis. Le projet contient un paragraphe contenant une menace d'imposition à terme de sanctions économiques ou diplomatiques à l'encontre de Damas, au cas où la commission établirait qu'il ne coopère pas à l'enquête, qui doit se poursuivre au moins jusqu'au 15 décembre. A Damas, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, a accusé dimanche des «milieux» au Conseil de sécurité de l'ONU de vouloir transformer en tribunal sa réunion de ce lundi pour prendre des mesures contre la Syrie. Il a qualifié de «dangereuse» la résolution attendue du Conseil de sécurité. Pour sa part, le Parlement syrien a jugé que le rapport de la Commission d'enquête de l'ONU est «truffé de contradictions et est non conforme à la loi», dans un communiqué publié dimanche par le quotidien syrien Ath-aoura. Il s'agit d'un «rapport aux objectifs politiques» et non destiné «à parvenir à la vérité» sur l'assassinat de Hariri, indique le texte. Par ailleurs, l'opposant syrien Riad Turk a appelé à «la démission du président Bachar al-Assad et du gouvernement», et à «la coopération avec la commission de l'ONU» sur l'assassinat de Rafic Hariri. L'opposant a aussi demandé que «le président du Parlement syrien devienne chef de l'Etat par intérim comme prévu par la Constitution, et conduise des tractations avec le commandement de l'armée, le parti Baas (au pouvoir) et l'opposition, signataire de la déclaration de Damas, pour constituer un gouvernement transitoire».