Chantiers n Avant de s?embarquer pour les Lieux-Saints de l?Islam, pour effectuer une omra, Mohamed Mecherara, président de la Ligue nationale de football (LNF), nous a accueillis dans son bureau pour faire un tour de table des questions chaudes de la rentrée footballistique 2005/2006. Le football, ce n?est pas Alger seulement «Aujourd?hui, en Algérie, les gens veulent un championnat et une commission de discipline et c?est tout. Personne ne ressent le besoin d?organiser ce football et plus on le laisse aller et plus on aura un mauvais football. Nous n?avons pas une culture du développement. Chaque responsable qui arrive fait table rase de ce qu?a fait son prédécesseur. On ne construit sur rien. Il y a quatre ans, lorsque nous sommes arrivés au football, nous avons travaillé avec un ministère extrêmement coopératif qui avait une certaine vision du développement du football. Nous avons travaillé avec les cadres du MJS à l?époque et nous sommes ressortis avec un dossier de refondation du football qui a été approuvé par le gouvernement. Où-est ce dossier ? Qu?on le rende public ! Qu?on rende publiques les décisions prises en conseil interministériel et dire où en sont ces décisions. A ce moment-là, il y aura un véritable débat. Et puis, le fait le plus déplorable dans notre football, c?est cette absence de concertation à tous les niveaux. Il n?y a pas de concertation MJS-FAF, par exemple, entre la FAF et les clubs, entre les ligues, alors entre les clubs, il vaut mieux ne pas en parler. On dirait que ce n?est pas une culture chez nous de débattre et d?échanger entre gens responsables, civilisés, pour faire avancer les choses. On voit bien ce qui se passe dans le milieu à cause et par la faute des présidents de club. Quand on voit des insultes balancées par presse interposée, c?est inadmissible. Au-delà de l?aspect éducation et culture, un clanisme primaire est en train de s?installer avec toutes les conséquences qui en découlent. A mon avis, c?est une culture générale, car il n?est pas évident qu?on communique et qu?on débatte dans les autres secteurs. Par ailleurs, il y a un autre phénomène chez nous, celui de se focaliser sur le football à Alger. On a l?impression qu?il n?y a qu?à Alger qu?il y a des équipes de football, c?est véritablement faire une insulte à tous ces clubs de l?intérieur qui nous forment les meilleurs joueurs du pays. Allez voir les lieux de naissance de la quasi-totalité des joueurs des clubs à grand budget de la capitale, ils viennent tous des petites communes là où il y a un effort de développement du football, mais ces communes n?ont rien et on ne les aide pas à développer la discipline. Lorsqu?un président d?un club algérois tousse, c?est un minitremblement de terre alors que lorsqu?un autre de l?intérieur du pays lance un cri d?alarme on l?entend à peine.»