Le suicide (du latin sui, de soi, et caedere, tuer) désigne tout comportement qui cherche la solution d'un problème existentiel dans l?atteinte à sa propre vie. Ce comportement, à caractère universel, exige du sujet susceptible de se suicider qu'il possède une nette conscience de cet acte ; le suicide est donc spécifique à l?homme. Désespoir, détresse, failles, faiblesses, sont autant de facteurs aggravants aboutissant fatalement au suicide. Mais dans chaque cas de suicide, la vraie raison demeure inconnue. L?auteur emporte son secret avec lui, au fond de la tombe. En Algérie, aucune étude éthno-sociologique n?est ébauchée pour mettre en relief les états d?âme des populations des différentes régions et expliquer pourquoi une région est perçue comme un foyer du phénomène et pas une autre. Traditionnellement, les moralistes condamnent le suicide en avançant que la vie n'est pas un bien dont l'individu dispose, puisqu'elle appartient à la société ou à Dieu ; le suicidé oublie ou ignore ses devoirs. Dès lors ce dernier doit être frappé d'opprobre. Quant aux scientifiques, ils tentent d?expliquer le «qui», le «pourquoi» et le «comment» du suicide, dont le déterminisme est complexe. En effet, les facteurs de prédisposition (constitutionnelle et acquise), sociaux, religieux, idéologiques, sont dominés par l'importance des échecs et des frustrations que la vie a imposés au sujet. La position idéo-affective du sujet, qui rend vital le problème qu'il vit, requiert une organisation pathologique de la personnalité pour que la solution suicidaire soit adoptée.