Danger n Violences pour la dixième nuit consécutive en banlieues parisiennes, alors que le gouvernement de Villepin fait montre de fermeté et affiche l?unité face à ces émeutes. Près de 1 300 véhicules ont été incendiés en France lors d'une 10e nuit d'émeutes dans les banlieues parisiennes, a annoncé dimanche matin la police française, le plus lourd bilan depuis le début des violences, et 312 personnes ont été interpellées. Le nombre de véhicules brûlés a atteint 1 295, dont 554 hors de la région parisienne, traduisant l'extension des violences aux villes de province. Alors que le gouvernement semblait impuissant à enrayer la crise, les jeunes émeutiers ont ignoré les appels au dialogue et continué à défier la police, attaquant et incendiant plusieurs bâtiments publics, entrepôts, commerces et véhicules et même des écoles. Pour la première fois, une dizaine de voitures ont été brûlées dans deux quartiers au c?ur de la capitale. La nuit a également été marquée par des affrontements violents dans la région d?Evreux à l?ouest de la France, où un centre commercial a été gravement endommagé et où des jeunes manifestants encagoulés, certains armés de battes de base-ball, se sont heurtés aux policiers. Selon certains témoignages, les affrontements auraient fait des blessés de part et d'autre. Ces violences sont les plus graves qu?a connues la France ces dernières années en raison de leur durée et de l'ampleur des destructions. Elle ouvre une sérieuse crise que vit le gouvernement de Dominique de Villepin depuis sa prise de fonction en juin dernier. Le Premier ministre a multiplié les consultations pour tenter de trouver un moyen de ramener le calme. Il a reçu le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, le plus haut représentant de l'islam en France qui a réclamé des paroles de paix, dans une allusion faite aux propos de Sarkozy qualifiants les jeunes des banlieues de «racaille et de voyous». Dans une autre tentative de maîtriser ces émeutes, De Villepin a annoncé la mise en place d?un plan d?action pour les banlieues, décision accueillie avec un certain scepticisme. Le ministre de l?intérieur, Nicolas Sarkozy a, pour sa part, déclaré que le gouvernement est unanime sur la fermeté vis-à-vis des émeutiers. «Nous continuons une action extrêmement forte», a-t-il souligné. Sarkozy, à qui l?on a reproché d'avoir attisé la situation dans les banlieues par son langage guerrier a assuré, par ailleurs, que le gouvernement entendait se garder de toute provocation. «Il faut éviter, autant que possible tout risque de débordement», a-t-il dit.