Anarchie n La capitale des Hammadites a atteint les limites que ne peut supporter une agglomération en matière de motorisation, tant les bouchons sont multiples et denses. Parfois, pour traverser la ville, dont l?étendue n?excède pas 15 km2 , il faut plus de trois quarts d?heure, et les déplacements prennent souvent des allures de galère, selon les automobilistes. Au volant de son véhicule flambant neuf, Da Tayeb, un retraité septuagénaire, habituellement placide, fulmine de colère. «Ce n?est pas vrai, c?est un cauchemar», grommelle-t-il de dépit. Et pour cause, enserré dans un inextricable embouteillage à hauteur du boulevard des Aurès qui, connu pour sa «fluidité thrombose» aux heures de pointe, est quasiment au bord de la rupture. Dans la file dans laquelle il «s?est fourré», non seulement il ne progresse pas, mais encore il a du mal à se dégager, pris au piège par les chaînes irrégulières formées à cause de l?incivilité de conducteurs pressés et audacieux. C?est que, au niveau du carrefour de la cité Seghir, lieu de passage obligé, «c?est quasiment le chaos» ; la circulation est totalement paralysée et paraît inextricable en raison de l?enchevêtrement mécanique qui y règne, accablant un peu plus Da Tayeb, qui a soudainement peur pour son véhicule pris en sandwich dans cette marée d?acier anarchique et fébrile. Seule planche de salut, l?arrivée de la police pour remettre de l?ordre. «Ce n?est que récemment, avec l?adoption du Plan directeur d'aménagement urbain (Pdau) et du Plan d?occupation des sols (POS), que les choses s?améliorent», reconnaît le secrétaire général de l?APC qui relève cependant que «le réaménagement des axes de circulation et de transport à forte fréquentation ne peut avoir de sens que dans le cas de la mise en ?uvre d?un vrai plan de circulation. Une meilleure gestion de la voirie et des actions y afférentes, notamment la réorganisation de toute la dynamique urbaine, tel le schéma de voirie, de livraison de marchandises, de stationnement, de parkings, de contournement de voies et autres, apporteraient des solutions à cet épineux problème». Pour y faire face, une étude a été commandée au bureau d'études Seita, mais qui, visiblement, tarde à voir le jour. Depuis deux ans, la municipalité est toujours dans l?attente, vu que les informations quant à la teneur de cette étude ne parviennent que par bribes. Il en ressort, semble-t-il, des modifications significatives en matière de fluidité. Ainsi, il est prévu, selon cette esquisse, la réalisation d?un échangeur aux Quatre chemins, les travaux ayant déjà commencé mais dont l?avancement reste tributaire de la délocalisation des commerçants implantés le long de son itinéraire. Il est également retenu la restructuration de certains ronds-points et l?ouverture de nouvelles routes pour assurer une meilleure connexion entre les quartiers et l?aménagement de parkings afin de lutter contre les stationnements anarchiques. Cependant, la mise en pratique de cette solution reste confrontée à un plan de circulation virtuel dont chaque retard renforce un peu plus la congestion de l?agglomération, qui étouffe déjà.