Résumé de la 3e partie n Devenue l?épouse de Redjeb, un puissant seigneur turc, Mériem l?Ibizia s?est bien intégrée dans la société algérienne de l?époque. Deux autres enfants sont nés, deux garçons, Ali et Osman. Oum Hani, elle, a grandi. Elle a hérité de la beauté de sa mère et de la force de caractère de son père : elle a à la fois la délicatesse des jeunes filles élevées à l?ombre des palais, mais le courage et la force des guerriers qui ne reculent devant rien. Elle aurait été un homme, elle aurait pris sans aucune difficulté le commandement de l?armée de son père, devenu le puissant bey de Constantine. La jeune fille a appris à manier les armes et, souvent, habillée en homme, elle se mesure avec quelque soldat, dans une cour reculée du palais. Son père l?autorise à se livrer à ces jeux, mais dans la discrétion : il ne sied pas à la fille d?un bey de se comporter en homme et d?éloigner d?elle les prétendants. Les prétendants, pour Oum Hani, ce n?est pas ce qui manque : depuis que la jeune fille est nubile, les demandes ne cessent d?affluer ; mais son père, tirant prétexte de sa jeunesse, s?est jusqu?ici gardé de la promettre. En fait, Redjeb Bey réserve sa fille pour quelque traité ou quelque alliance qu?il aurait à conclure. A l?époque, il n?y avait rien de mieux, pour contenir un adversaire trop entreprenant ou un ennemi potentiel, que de conclure avec lui une alliance? matrimoniale : en épousant sa fille ou sa s?ur, ou en lui donnant en mariage sa fille ou sa s?ur. A l?époque, comme aujourd?hui, les liens du mariage sont sacrés et imposent la solidarité : on ne combat pas son gendre ou son beau-père ; au contraire, on lui prête toujours main-forte en cas de danger. Pas question donc pour Oum Hani de rêver d?aventures amoureuses : elle attend que son père, mû par quelque raison d?Etat, la cède à un émir du pays? Un jour, alors qu?elle regarde par une fenêtre escarpée du palais, elle aperçoit un groupe de cavaliers vêtus de burnous marrons et coiffés de turbans. Ils sont couverts de poussière, signe qu?ils ont chevauché longuement. ? Qui est-ce ? demande-t-elle à sa nourrice. ? Des cavaliers arabes, ils doivent venir des tribus vivant au sud du beylicat. ? Ils vivent dans des maisons, comme nous ? Ils ont des villes ? ? Non, dit la nourrice, ce sont des nomades. Ils ont des tentes, qu?ils déplacent au gré des pâturages? ? Ils ont des troupeaux ? ? Oui, ils font aussi la guerre ! Ce sont même de redoutables guerriers ! Ils ont donné du fil à retordre à ton père ! ? Et aujourd?hui, demande la jeune fille, ils se sont soumis ? ? Pas tout à fait, dit la nourrice. ? Pourquoi alors viendraient-ils, ici, s?ils sont dans des dispositions hostiles ? Ne risquent-ils pas de se faire arrêter ? ? Ils sont peut-être venus pour négocier? ? Négocier quoi ? Que peuvent-ils demander, et en échange de quoi ? (à suivre...)