Opération n Les employés du CIP ont eu la mauvaise surprise de voir des ouvriers, quadrillés par les forces de police, faire irruption chez eux, hier soir, vers 21h 30, pour détruire le premier étage d?une nouvelle construction. Alors qu'une pluie battante tombait sur Alger, des ouvriers de l?Epic Asrout et des ateliers d?Alger, une cinquantaine environ, s'escrimaient, à coups de marteaux, à détruire les murs du premier étage du CIP. Ils étaient quadrillés par une forte présence de police, «pour parer à tout dérapage», avouera un policier qui explique qu?ils «obéissent aux ordres». Les employés du CIP, bloqués à l?intérieur, ne pouvaient sortir, des débris de briques tombant sur la porte principale. «Je n?arrive pas à comprendre ce qui se passe, explique une journaliste du CIP. Après que l?électricité eut été coupée, on entendait des coups de marteau. Je croyais que c?étaient des casseurs qui nous attaquaient.» Les autorités ont posté un policier devant chaque bureau. Les employés du CIP ne savaient pas ce qui se passait et n?arrivaient pas à comprendre, d'où leur anxiété. «Ils ne nous ont fourni aucune information. Ils ont débarqué et commencé à détruire», disent-ils. Entre-temps, les ouvriers continuaient leur besogne. Les responsables de l?APC d?Alger-Centre affirment avoir «reçu l?ordre de détruire les murs du premier étage.» Curieusement, ce matin, rien ne faisait croire qu?il s?était passé quelque chose hier, hormis le mur détruit bien sûr. Les fonctionnaires du CIP, gagnés par la fatigue, ont passé la nuit sur place. «On avait peur pour notre matériel», dira un employé. «On ne comprend pas cette hâte des autorités à détruire sans autorisation judiciaire un bien de l?Etat et de surcroît la nuit», dira un responsable du CIP. «Ils ont construit d?une manière illégale le premier étage, les autorités ont procédé à sa destruction», explique, pour sa part, le directeur de l?Etablissement Arts et Culture, M. Mouhamedi, qui précise : «Les gens du CIP nous empêchaient d?accomplir notre travail. Ils nous interdisaient l?accès à nos locaux.»