Les prénoms d?origine européenne tels que Maria, Helena ou Sophia, n?étaient pas inconnus en Algérie où des communautés chrétiennes et juives les portaient ; mais ils n?étaient pas portés par les musulmans. La tradition musulmane connaît aussi des noms issus de l?histoire judéo-chrétienne, comme Maria ou Hanna, mais ces derniers également n?étaient pas portés parce que employés par les chrétiens et les juifs. Maria était systématiquement remplacé par son correspondant arabe cité dans le Coran, Mériem, et ses variantes locales, Mariama et Mériouma. Il faut attendre pratiquement la colonisation française pour voir les premiers prénoms européens ? tous féminins ? faire leur intrusion dans l?onomastique algérienne. Et il ne s?agit pas de prénoms marqués par la consonance, comme Jeanne pour les prénoms français, ou Consuelo pour les espagnols, par exemple, mais de prénoms présentant une consonance algérienne, arabe ou berbère, ce qui a permis de les intégrer facilement dans la nomenclature locale. C?est le cas de Roza, Sonia, Nadia, etc. D?ailleurs, dans certains cas, on donne même aux prénoms des étymologies locales. Ainsi, Nadia est souvent rapporté au verbe arabe nadâ (appeler, invoquer). On peut citer aussi Louiza, qui provient de Louise, Luiza, mais que l?on confond parfois avec un prénom local, Ouiza, d?origine berbère, ou que l?on rapproche de luiz (louis d?or) que l?on croit d?origine arabe, mais qui dérive justement du nom de Louis. (à suivre...)