Effervescence n Réminiscences ou retour des vieux démons ? Le cours de l?assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne de football, tenue hier à l?hôtel Riadh de Sidi Fredj, a failli passer du vert au rouge. En prenant la température la veille et puis quelques heures seulement avant la tenue de l?assemblée générale ordinaire de la FAF, la dernière de l?ère Raouraoua, rien ne présageait que de vieux réflexes et des scènes de déjà-vu allaient remonter à la surface, même si on pressentait une certaine effervescence ? naturelle du moins ? caractérisant toute veille d?échéance électorale. Il faut dire que les opposants au président Raouraoua, à sa politique de gestion et à son bilan quadriennal à la tête de la FAF, ne pouvaient pas rater l?occasion de cette assemblée pour passer à l?action, étant donné que c?est le seul espace légal d?expression des membres et autres acteurs du football. Et puis, ça aurait été trop beau que le bilan de Raouraoua, entaché des grosses déceptions que sont les éliminations de nos sélections nationales de toutes les compétitions internationales, notamment l?équipe «A» privée de la CAN-2006, puisse passer sans grands fracas. Le football demeure une activité fragile où les intérêts sont de plus en plus grands et la prise de bec, hier, entre le président sortant et un ancien locataire de la FAF, de surcroît un ex-ministre de la Jeunesse et des Sports en l?occurrence Mouldi Aïssaoui, est une preuve supplémentaire que le saut qualitatif tant attendu de notre sport-roi n?est probablement pas pour demain. Le carton vert brandi par la majorité des membres de l?AG, approuvant le bilan moral du bureau fédéral, a failli virer au rouge au moment où Saïd Allik, président de l?USM Alger, et Mouldi Aïssaoui voulaient prendre la parole. S?ensuivront un brouhaha et quelques échanges d?amabilités entre les deux hommes. C?est le moment que choisiront les membres de la glorieuse équipe du FLN pour quitter la salle et pour dénoncer, par la voix de Rachid Mekhloufi, l?attitude de Raouraoua envers Aïssaoui. Si les résultats de notre football sont décevants, pour ne pas dire catastrophiques pour toutes les raisons qu?on connaît, ce serait dramatique que les acquis qu?on qualifie de pratiques démocratiques et de stabilité soient encore une fois remis en cause. Ce ne serait pas alors un retour à la situation d?avant-2001 et la sélection de Raouraoua, mais une chute vertigineuse dans des méandres aux conséquences désastreuses. Hier, en tous les cas, la famille du football a montré beaucoup de nervosité et a manifesté des divergences, non pas sur la démarche à entreprendre vu qu?un débat réel et fécond ne s?est jamais mis en place, mais pour une course effrénée vers le pouvoir. Aujourd?hui, malgré les échanges de courtoisies entre le président de la FAF et le représentant du MJS, lors de l?AGO d?hier, les relations entre la tutelle et la fédération de football ne sont pas au beau fixe et la situation tendue invite les deux parties, comme l?a suggéré Raouraoua, à un rapprochement et à un partenariat sincère et engagé. C?est inévitable. Sinon, le football algérien ne relèvera pas la tête, ni demain, ni après-demain, ni jamais.