Résumé de la 47e partie n Sans savoir qu?il s?agissait des olives embarquées par Kamaralzamân, Sett Boudour acheta la totalité des 20 pots au capitaine du navire. Le premier soin de Sett Boudour, en arrivant au palais, fut d'entrer chez son amie Haïat-Alnefous pour la prévenir de l'arrivée des olives. Et quand les pots eurent été, suivant les ordres donnés, apportés à l'intérieur du harem, Boudour et Haïat-Alnefous, à la limite de l'impatience, firent apporter un grand plateau, le plus grand de tous les plateaux à confitures, et ordonnèrent aux femmes esclaves de soulever délicatement le premier pot et d'en verser tout le contenu dans le plateau, de façon à faire un tas bien arrangé, où l'on pût distinguer les olives à noyaux de celles qui pouvaient être farcies. Aussi quel ne fut point l'étonnement émerveillé de Boudour et de son amie en voyant des olives mêlées à des lingots et à de la poudre d'or ! Et cette surprise n'était pourtant pas exemple de désappointement, à la pensée que les olives pouvaient être gâtées par ce mélange. Aussi Boudour fit-elle apporter d'autres plateaux et vider tous les autres pots, l'un après l'autre, jusqu'au vingtième. Mais lorsque les esclaves eurent renversé ce vingtième et que le nom de Kamaralzamân eut paru sur la vase, et que le talisman eut brillé au milieu des olives renversées, Boudour poussa un cri, devint toute pâle et tomba évanouie dans les bras de Haïat-Alnefous ! Elle venait de reconnaître la cornaline qu'elle portait dans le temps, attachée au n?ud de soie de son caleçon ! Lorsque, grâce aux soins de Haïat-Alnefous, Sett Boudour fut revenue de son évanouissement, elle prit la cornaline talismanique et la porta à ses lèvres en poussant des soupirs de bonheur ; puis, pour ne point faire reconnaître son déguisement par les esclaves, elle les congédia toutes et dit à son amie : «Voici, ô ma bien-aimée chérie, le talisman cause de ma séparation d'avec mon époux adoré. Mais, de même que je l'ai retrouvé, je pense retrouver également celui dont la venue nous remplira toutes deux de félicité !» Aussitôt, elle envoya mander le capitaine du navire, qui se présenta entre ses mains et embrassa la terre et attendit d'être questionné. Alors, Boudour lui dit : «Peux-tu me dire, ô capitaine, ce que fait dans son pays le propriétaire des pots d'olives ?» Il répondit : «Il est aide-jardinier et devait s'embarquer avec ses olives pour venir les vendre ici, quand il manqua le navire.» Boudour dit : «Eh bien sache, ô capitaine, qu'en goûtant aux olives, dont les plus belles sont en effet farcies, j'ai découvert que celui qui les avait préparées ne pouvait être que mon ancien cuisinier ; car lui seul savait donner à la farce aux câpres ce piquant et ce moelleux à la fois, que je goûte infiniment. Et ce maudit cuisinier un jour prit la fuite, de crainte d'être puni pour avoir corrigé son garçon de cuisine. Il te faut donc remettre à la voile et me ramener le plus vite possible cet aide-jardinier que je soupçonne fort d'être mon ancien cuisinier, qui avait battu son délicat assistant. Et je te récompenserai largement si tu apportes une grande diligence à l'exécution de mes ordres ; sinon jamais plus je ne te permettrai de venir dans ce royaume ; et même si tu y reviens je te ferai mettre à mort, avec tous les hommes de l'équipage...» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. (à suivre...)