Initiative n Le Président français a lancé lundi la «mobilisation» sur les banlieues, en recevant les maires de France auxquels il a rappelé son attachement à la mise en ?uvre de la loi sur les quotas de logements sociaux dans les communes. Une semaine après sa déclaration aux Français, le temps est désormais à la «mobilisation», pour le président français d?autant que «ce ne sont pas les instruments qui manquent aujourd'hui, c'est la mobilisation», selon lui. Après avoir reçu le bureau de l'association des maires de France, M. Chirac a annoncé, lundi soir, avoir ordonné aux préfets de dresser des «constats de carence d'ici à décembre» sur le pourcentage obligatoire de 20% de logements sociaux dans les communes et demandé que des «pénalités» soient appliquées. La loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) de décembre 2000 impose aux communes un minimum de 20% de logements sociaux sous peine de sanctions financières. «J'ai demandé que les préfets puissent faire les constats de carence nécessaires d'ici au mois de décembre et que les pénalités qui sont prévues par les textes soient appliquées aux communes qui n'auraient pas fait l'effort nécessaire dans ce domaine», a déclaré le chef de l'Etat français, jugeant qu'il s'agissait d'un «problème d'équilibre sociologique». M. Chirac a souligné qu'«il est indispensable que cet objectif de 20% de logements sociaux soit atteint et il le sera tout en reconnaissant l'existence de problèmes techniques» dans l'application de la loi. Ce mardi, il recevra les partenaires sociaux à l'Elysée avec lesquels il compte aborder la question de «la diversité et de l'emploi des jeunes issus des quartiers en difficulté». Selon l'Elysée, il devrait souligner à ses interlocuteurs que «le modèle d'intégration français fonctionne massivement», même s'il a échoué dans les quartiers les plus difficiles. Le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy, avait, lui, dénoncé samedi, une nouvelle fois, «la faillite du modèle d'intégration». Par ailleurs, le groupe du Parti socialiste français au Sénat a dénoncé lundi soir «une nouvelle discrimination à l'encontre des enfants étrangers», après le vote intervenu en fin de semaine au Sénat français sur les conditions d'attribution des allocations familiales aux parents étrangers. Dans un communiqué, Claire-Lise Campion, sénatrice de l?Essonne, a observé que le vote de cette disposition excluant du bénéfice des allocations familiales les parents d'enfants «qui ne sont pas en situation régulière et qui ne sont pas entrés en France au titre du regroupement familial était intervenu au lendemain du discours du président de la République dénonçant les discriminations qui sapent les fondements mêmes de la République».