Uegroupant 120 communes de toutes tendances politiques, l'association Ville et Banlieue a publié, mardi dernier, un manifeste à l'intention des candidats à l'Elysée, pour rappeler à leur souvenir les émeutes urbaines de l'automne 2005 et leur dire qu'ils n'ont « pas pris la mesure du mal ». « Le problème des banlieues n'est pas celui de nos villes, mais a minima celui de la France », pointe l'association, suggérant de tirer parti de 20 ans d'expérience de terrain, pour « réparer » les multiples « inégalités » qui font le « quotidien de leurs communes ». « Nous lançons notre manifeste parce que l'on s'est trompé à la fois de diagnostic et des remèdes quant aux banlieues », a déclaré devant la presse Pierre Bourguignon, député-maire PS de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) et président de l'association des maires Ville et Banlieue. Revenant sur l'explosion des banlieues durant l'automne 2005, Pierre Bourguignon a estimé que l'« on n'en avait pas compris encore toute la portée ». Il appartient ainsi aux maires, a-t-il dit, de « maintenir l'alerte pour que ne soient pas oubliés les cinq millions d'habitants que nous représentons. » A l'approche de la présidentielle, l'association a ainsi décidé de lancer un manifeste pour porter douze propositions sur la place publique. L'une des propositions a trait à la création d'un ministère des Territoires, qui rassemblerait dans une même administration les services de la Ville, du logement, de l'aménagement du territoire, ainsi que la direction générale des collectivités locales. L'association Ville et Banlieue, créée en 1983 au moment de la Marche pour l'Egalité, rassemble des maires de communes qui militent pour que les politiques publiques donnent aux banlieues les moyens d'une égalité réelle.