Inquiétude n En s?accordant sur le principe de la grève qui risque cette fois de durer plus longtemps, les vétérinaires font ressurgir les craintes qui ont suivi le débrayage du mois dernier. «De la viande à risque», «Il y aura pénurie de viande», «Les abattoirs à l?arrêt» sont des titres qui ont fait la Une des journaux dès le début de la grève de trois jours observée les 9, 10 et 11 octobre dernier. Cela a eu pour effet de pousser la tutelle à saisir la justice afin de mettre un terme à cette grève. Le ministère de l?Agriculture et du Développement rural finira par obtenir gain de cause puisque la cour d?Alger avait décidé le gel de la grève des vétérinaires au deuxième jour. Il faut dire que l?arrêt de travail a été observé durant la période du ramadan. Un moment où l?Algérien consomme plus. «Cela n?avait rien à voir avec le ramadan», dira le Dr Sayad. «C?est le sentiment de ras-le-bol qui a fini par prendre le dessus après tant d?années de silence», a-t-il ajouté. Les revendications n?étant pas encore satisfaites et voyant qu?elles risquent de ne jamais avoir lieu, la grève est à nouveau le moyen ultime pour mettre les responsables devant le fait accompli. Le sujet ne passera assurément pas inaperçu. Le citoyen, de son côté, sera de nouveau otage de querelles de clocher qui ne veulent pas prendre fin. Il suivra ce feuilleton de très près puisqu?il est également concerné. La crainte de voir des produits alimentaires non contrôlés ? notamment les viandes ? fera-t-elle partie de son quotidien. Que dire aussi de la lutte contre la grippe aviaire où les vétérinaires sont les soldats de première ligne ? Selon le Dr Sayad, un service minimum sera assuré. Cela rassure, mais n?oublions pas que même quand l?effectif est au complet, la corporation des vétérinaires reste dégarnie, vu le manque de personnel dénoncé. Le mieux serait donc d?éviter pareille situation à risques. La grève n?ayant pas été déclenclée, il est encore temps de bien faire.