Résumé de la 4e partie Après Omar c?est Miloud qui décède, mystérieusement foudroyé par un coup de soleil. Une grande inquiétude s?empare des habitants du village à cette terrible nouvelle. Que nous arrive-t-il ? se demandent les paysans. Sommes-nous maudits ? Voilà quatre morts en une semaine ! Et tous des hommes jeunes et vigoureux ! Le lendemain matin, l?aube trouve Slimane accroupi devant la petite «hssera», en prière. Il n'a pas dormi de la nuit. Quand il est rentré du café, la veille, il s?est enfoncé dans la consternation et le désespoir. D?abord, hors de lui, il s?est mis à cogner les troncs d?arbres de ses poings jusqu?au sang, en hurlant de toutes ses forces ! Pourquoi ! Mon Dieu, pourquoi ? Qu?ai-je fait de mal ? J?ai toujours suivi le droit chemin, j?ai aidé les autres, pourquoi moi, pourquoi ? Il a cassé des branches, ramassé de grosses pierres qu?il a fracassées contre les troncs, dans un accès de folie. Puis, fatigué, il s?est assis sur le sol et s?est mis à pleurer tout haut, en levant la tête au ciel comme un loup qui hurle à la lune. Et ce n?est qu?à la nuit noire qu?il est entré chez lui, hirsute, sa chemise déchirée sous les bras, sale, le visage plein de terre, les yeux hagards. Sa femme, le croyant fou, avait poussé un cri en le voyant, mais il lui bâillonna la bouche et la poussa dans la maison, dont il referma la porte à double tour. «Ce n?est rien, Fahima, je suis descendu au ravin pour remonter les fils de Mohamed. Ne crains rien ? Je suis tombé à plusieurs reprises, et j?ai failli moi-même finir sur les rochers. Chauffe-moi de l?eau, je vais prendre un bain.» Rassurée sa femme s?est exécutée, et quand elle le vit en prières toute la nuit, elle mit cela sur le compte de l?horrible catastrophe qu?il venait de vivre. C?est une bonne chose qu?il prie, pensa-t-elle, ça va l?apaiser? Puis elle songe aux événements et, brusquement, elle se lève et va s?asseoir derrière son mari. Quand il se lève à nouveau pour prier, elle l?accompagne dans ses gestes, et reste aussi en adoration pendant une bonne partie de la nuit, comme pour exorciser un mauvais présage, une sombre menace qui se profile à l?horizon. Maintenant, Slimane est calme. Sa profonde croyance en Dieu et la prière lui donnent la force nécessaire pour affronter l?avenir. Que la volonté de Dieu soit faite, se dit-il. Et les autres qui sont morts, suis-je meilleur qu?eux ? Heureusement que «chaïeb» et la vieille sont là pour veiller sur ma petite famille? Ils ne manqueront de rien. Nous avons notre lopin de terre, nos oliviers, et les deux vaches ?! Mais il ne peut s?empêcher de verser des larmes à nouveau. Mais cette fois, ce sont des larmes douces, limpides, qui viennent du courage et du don de soi? (à suivre...)