Concert n La musique de Gaâda, qui puise ses racines dans les origines mystiques du Sud algérien, se veut un espace ouvert où viennent se côtoyer diverses sonorités. Un workshop s?est tenu à l?Institut supérieur de musique. Cet atelier de travail musical a duré trois jours (3, 4 et 5 décembre). Initié par la délégation de la Commission européenne installée en Algérie, il a été animé par deux musiciens, deux percussionnistes de renom : Michel Seba (Wallonie Bruxelles) et Moustapha Fay (Sénégal). Ces deux instrumentistes se sont associés, durant trois jours, à de jeunes étudiants en musique pour leur faire partager leur savoir-faire en matière de rythmes et de compositions de sons orchestrées par les percussions, tous genres confondus, d?ici comme d?ailleurs. Cet atelier s?est articulé autour d?un travail se voulant à la fois pédagogique et créatif. Plus tard, lorsque le cycle de résidence de création de ces artistes est arrivé à son terme, un concert a eu lieu, le lendemain, mardi, à la salle Ibn Zeydoun pour présenter le fruit de leur travail. Placé sous le signe du rythme, de la fusion et de l?échange, le concert a été animé par le groupe Gaâda de Béchar. Les deux musiciens belge et sénégalais l?ont accompagné. Même les jeunes étudiants, qui ont participé à ce workshop, ont joué avec l?ensemble pour présenter au public quelques compositions à base de rythmes et de mélodies percutantes. Ainsi, tout le monde a été invité à jouer en osmose et en parfaite complicité dans une ambiance de rencontre et de partage, d?humour et de passion musicale très forte et perceptible tout au long du jeu. C?était, à coup sûr, une belle rencontre et une découverte originale et étonnante de musiques mêlant autant de sonorités traditionnelles que de sons modernes, le tout dans un bel habillage musical. Le groupe Gaâda, bien ancré dans la pure tradition musicale, celle du diwan, affiche une ouverture à une orchestration plus moderne. L?esprit des ancêtres y est, même si l?instrumentation sonne le contemporain. Aux côtés du bendir ou du gembri, s?associent agréablement et en parfaite harmonie la guitare, la basse ou encore la batterie. La musique de Gaâda, qui puise ses racines dans les origines mystiques du Sud algérien, se veut un espace ouvert où viennent se côtoyer diverses sonorités. Il s?agit certes d?une musique mystique, mais métissée, attrayante et colorée. Tout au long du récital, les chants et les rythmes ont guidé le public vers le «hal» (la plénitude) et vers la «jedba» (la transe), le tout se faisait dans une symbiose où les artistes et le public ne faisaient qu?un. Ainsi, ce concert s?est voulu une ambition : réunir dans un même espace, le temps d?une soirée, diverses cultures et concilier tradition et modernité.