Ecriture n Liliane Raspail voue un attachement fort et un amour «charnel» à l?Algérie, ce pays qu?elle raconte avec une grande sensibilité dans son nouveau roman. Liliane Raspail vient de faire paraître aux éditions Casbah Fille de Chemora, qui fait suite à son premier roman, La Chaouia d'Auvergne. C?est une ?uvre biographique relatant une histoire d'amour entre un Algérien et une Française qui s'est passée durant la période coloniale dans les Aurès, indique l'écrivain qui se dit «Chaouia de sol et de c?ur». «Pourquoi avoir choisi de situer la scène en Algérie ? Il n'y avait que le fait de penser à l'Algérie qui m'a sauvée quand je suis retournée en Auvergne», explique l'écrivain, soulignant que l'amour qui la lie à l'Algérie est «charnel». Liliane Raspail, pour qui l'Algérie est «sa vérité», «son salut», particulièrement dans les moments difficiles comme lors du décès de sa fille, puis quelques années plus tard de celui de son fils, a expliqué avoir raconté, dans ce livre, l'histoire d'un amour «non assumé» entre Sylviane Rescot (baptisée Liamna) et Sahraoui, un jeune paysan «d'une grande beauté et noblesse». «Les histoires racontées sont vraies. Je me suis approprié l'histoire de ma mère que j'ai écrite avec une certaine dose d'émotion», confie, par ailleurs, l'écrivain pour qui Fille de Chemora est aussi son histoire d'amour ? et celle de sa mère ?pour l'Algérie. «Chaque amour correspond à une époque de l'histoire, chaque amour obligeant celle qui l'éprouve à le traduire avec son propre tempérament dans le contexte qui est le sien», précise la note de présentation de cet ouvrage, dans lequel Sylviane Rescot «prend le relais de Jeanne Chaneboux, sa mère, perpétuant ainsi un attachement à cette terre algérienne, né en plein c?ur des Aurès, en 1919». Liliane Raspail, dont le premier livre, La Chaouia d'Auvergne, est paru en 2000 aux éditions Casbah, est née à Chemora (wilaya de Batna), qu'elle a quitté à l'âge de douze ans pour l'Auvergne, à la suite du divorce de ses parents. Revenue en Algérie en 1958, elle fait le «choix irrévocable» de l'Algérie et épouse la cause algérienne.