Démarche n Militants des droits de l?Homme, avocats et familles des disparus se sont mis d?accord sur la ratification de la convention internationale des disparitions forcées. L?Etat sera-t-il favorable à la signature de ce document ? A la fondation Ebert, les représentants de la Laddh, les juristes et les familles de disparus se sont donné rendez-vous, hier, pour débattre de la convention internationale contre les disparitions forcées. Des moments marqués par une forte charge émotionnelle et des témoignages poignants sur un dossier qui n?est pas près d?être clos. Pour maître Zehouane, actuel président de la Laddh «cette convention offre un cadre global juridique pour reconnaître les disparitions forcées comme crime contre l?humanité». C?est ce qu?on peut lire dans l?article 1 de cette convention et l?article 2 qui l?appuie fortement en stipulant que «tout Etat rend le crime de disparition forcée passible de peines selon la gravité». Mais autour de ce dossier subsiste toujours la polémique des chiffres. Pour Ali Yahya Abdennour, «la Laddh a retenu 18 000 cas de disparitions», alors que Farouk Ksentini a révélé, avant-hier, à la radio que «le chiffre réel est de 6 146 cas» dont 3 000 sont de faux disparus. Toutefois ce qui inquiète les militants des droits de l?homme et familles des disparus est «l?absence de vérité sur le dossier». Nacéra Dutour de SOS-Disparus avait la gorge nouée lorsqu?elle évoquait la douleur des familles. «Nous voulons savoir si nos victimes sont mortes ou vivantes.» L?autre témoignage poignant est celui de Ali Merabet, président de l?association Somoud qui a révélé «l?existence de 17 charniers dans le pourtour de Baraki, Larbaâ et Ouled Allal» dont il est issu. «Seuls deux charniers ont été trouvés» ajoute-t-il. «Les ossements doivent être trouvés pour aider les familles à faire leur deuil». L?ensemble des associations des disparus a réclamé une justice de transition. «Qu?on nous aide sur le plan humain», hurlait l?une des représentantes du mouvement associatif. Touché par les propos de l?intervenante, Hocine Zehouane a déclaré qu?«aucun justificatif ne peut être soulevé pour absoudre la disparition forcée». Tout le monde s?est mis d?accord au moins sur le droit des familles de disparus à la réparation morale et matérielle. L?une des victimes soutenait que «c?est à la justice de décider de l?indemnisation». En définitive, un appel a été lancé par les membres de la Laddh pour la signature de la convention. Pour rappel, cette convention a été approuvée par l?assemblée générale de l?ONU, le 23 septembre dernier. L?Algérie va-t-elle la ratifier ? Toute la question est là.