Précocité Beaucoup de parents cherchent à décrocher la fameuse dispense d?âge qui leur permettra d?inscrire en première année d?école primaire leurs enfants à peine âgés de 5 ans. C?est le gros des interventions des administrations scolaires à chaque rentrée en Algérie. Un filon juteux, diront certains, mais passons. En quoi cette entrée précoce aide-t-elle l?enfant dans la suite de sa scolarité ? N?est-il pas préférable de le laisser terminer sa dernière année de maternelle ? Les experts, statistiques à l?appui, sont unanimes : ceux qui ont une année d?avance (entrés à 5 ans) ne redoublent en 1re année de primaire ni plus ni moins que ceux entrés à 6 ans. A condition d?être passé par le préscolaire. Jusqu?au secondaire (lycée), la scolarité de ces «précoces» est comparable à celle des autres. Mieux, s?ils ont suivi au moins deux années de maternelle, leur redoublement au lycée ou au collège finit par leur être bénéfique. Or ? et c?est connu ? le redoublement, surtout au primaire, est synonyme d?échec à court et moyen termes. Les élèves les plus exposés sont ceux qui n?ont pas suivi le cycle préscolaire. Il reste à savoir si ces pronostics favorables aux enfants ayant fréquenté la maternelle sont dus à l?âge (et à cette fréquentation) ou au statut culturel des parents. Ceux qui profitent de la dérogation d?entrée précoce sont les enfants issus de familles riches ? matériellement et culturellement. A condition ? et c?est évident dans ce cas de figure ? qu?ils aient fréquenté l?école maternelle jusqu?à cinq ans. Adaptées à l?Algérie, ces dérogations peuvent pénaliser les enfants. Il n?y a pas d?étude menée en ce sens. Mais à voir le «bain familial» ? culturellement parlant ? et la faiblesse de la couverture en structures de préscolaire, il y a fort à parier que les enfants algériens de 5 ans qui sautent directement du cocon familial à l?école primaire vont droit? au précipice. C?est pour cette raison ? entre autres ? que le MEN avait mis fin à la délivrance de ces dérogations en l?an 2000.