On trouve les Templiers en lutte, tour à tour, avec Bohémond VII, prince d'Antioche, en 1274 ; Hugues III, roi de Chypre, en 1283 ; Alphonse, roi du Portugal, en 1279. Les Templiers avaient perdu pied à pied presque toute la Palestine, il ne leur restait plus que Sidon ; les Français étaient, eux-mêmes, réduits à la possession de Tyr, Beyrouth et Acre. Dans cette situation, les Templiers demandèrent la paix et n'obtinrent qu'une trêve de deux ans. En 1291, les Templiers et les Français n'occupaient plus que la ville d'Acre, qui dut capituler après une résistance héroïque. Le grand maître et dix chevaliers, qui avaient seuls survécu, s'embarquèrent pour l'île de Chypre, où ils s'établirent, sous la protection de l'Angleterre. Cependant, en 1299, sous Jacques de Molay, les Templiers, unis aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, profitèrent d'une invasion des Mongols (Houlagou et Ilkhânat de Perse) pour retourner en Palestine et reprendre Jérusalem. Ils ne purent s'y maintenir, malgré leur alliance avec le khan des Mongols. Les Templiers allaient être victimes de l'avarice de Philippe le Bel, qui projetait, depuis longtemps, de s'emparer de leurs richesses. Ils étaient devenus d'ailleurs dangereux tant pour la royauté que pour la papauté, depuis la fin des croisades, et virent ces deux pouvoirs se liguer contre eux au commencement du XIVe siècle. On essaya d'abord de fondre ensemble les deux ordres religieux militaires, les Hospitaliers et les Templiers, projet auquel s'opposa Jacques de Molay, grand maître de l'ordre du temple (1306). Pierre Dubois, auteur du De Recuperatione terrae sanctae, propose de les obliger à résider en Palestine, d'affermer tous leurs biens territoriaux et de faire de leurs commanderies et prieurés de véritables écoles coloniales, destinées à l'enseignement des sciences, des arts et des langues orientales. Guillaume de Nogaret fut le véritable instigateur de la perte des Templiers. Le pape Clément V fut obligé d'acquiescer à la volonté du roi de France. On accumula contre les Templiers une foule de griefs bizarres ou odieux, parmi lesquels l'accusation d'hérésie dominait tous les autres. On les accusa ainsi en particulier de renier Jésus-Christ à leur réception dans l'ordre, et d'adorer une idole du nom de Baphomet et de s'adonner entre eux à la sodomie. (à suivre...)