Situation n Akerrou, communément appelée Thifrit Nath El-Hadj en signe de reconnaissance pour l?aïeul qui s'y est installé, vit, depuis longtemps, un calvaire sans pareil et ce, dans l'indifférence des pouvoirs publics. Erigée en commune à la suite du découpage administratif de 1984, Akerrou, distante de 53 km du chef-lieu de la wilaya, Tizi Ouzou, est située sur le versant sud du majestueux mont de Tamgout, une montagne qui surplombe la grande bleue. Pour s'y rendre, il faut emprunter le CW 158, un chemin en piteux état, surtout depuis les dernières intempéries qui ont causé d'importants affaissements nécessitant une réfection que ses usagers attendent avec impatience. «Trottoirs défoncés, routes entièrement crevassées et poussiéreuses. Aucune réfection n'y a été entreprise. Tout est à refaire dans notre commune», affirment les habitants. Le chef-lieu communal, à l'image d'ailleurs de toute la région, baigne dans la misère et le dénuement. Les éléments nécessaires au quotidien tels que l'éclairage public, les aires de jeux, les réseaux d'AEP et gaz de ville y font cruellement défaut. En effet, Akerrou se résume à un chalet exigu servant de siège à l?APC, une école primaire, un bouge abritant la police communale et un café maure où de jeunes dés?uvrés passent leur temps à jouer aux cartes ou aux dominos à longueur de journées. Le chômage colle aux guêtres de plus de 90% de la population en âge de travailler. Les jeunes quittent le village pour aller quérir un emploi ailleurs, dans les grande villes, Tizi Ouzou, Alger ou Oran, afin de s'assurer une vie plus décente. «Il n'y a pas de projets susceptibles de générer des postes d'emploi. Heureux ceux qui ont la chance d'être recrutés dans les établissements scolaires ou à la mairie dans le cadre du filet social à raison de 2 275 DA par mois», affirme Djamel, un jeune chômeur. Sur une population de 5 061 habitants, répartie sur 10 villages, la commune dispose d'un seul CEM sis au chef lieu, le CEM Nachef-Mohammed, constitué de 12 divisions en préfabriqué. «Cet établissement souffre du manque en corps communs y assurant la sécurité», nous a déclaré le directeur dudit CEM. Fort heureusement, le ramassage scolaire est assuré par la commune dans 5 bus et 2 camions aménagés. Les professeurs, quant à eux, y enseignent dans des conditions déplorables et font, à défaut de logements de fonction, quotidiennement la navette. «En hiver, les conditions climatiques sont insupportables, nous sommes obligés de payer 40 DA et braver le temps glacial qui caractérise la région», dit un enseignant.