Menace n La ville de Tlemcen constitue un fief de transit et de commercialisation de toutes sortes de produits. L?absence d?outil juridique répressif favorise les malfaiteurs. Les chiffres communiqués par le commandant du groupement de la Gendarmerie nationale de cette wilaya, le colonel Khebbachi Saci, lors d?une conférence de presse tenue mercredi, sont effrayants. En effet, huit tonnes de kif traité ont été saisis du 1er janvier au 30 novembre de cette année. Les éléments de la gendarmerie des frontières ont saisi, durant la même période, 103 616 litres de gasoil et 3 280 litres d?essence. Les boissons alcoolisées font également ravage dans cette wilaya : 1 700 litres de whisky, 1 414 litres de Ricard, environ 70 000 cannettes de bière et près de 15 000 litres de vin rouge, en provenance du Maroc, ont été saisis par les services concernés. Lors d?une opération effectuée dans la nuit du 3 au 4 décembre, nos éléments ont saisi 149 kg de kif traité. Ils ont, en outre, arrêté 726 immigrants clandestins et procédé à la saisie d?une quantité importante de produits alimentaires, souligne l?officier, précisant que le coût de l?ensemble des produits saisis depuis le début de l?année, est estimé à 16 985 355 DA. Concernant les affaires ayant trait aux crimes enregistrés durant la même période, le colonel Saci a souligné que «290 affaires de crimes contre les biens ont été traitées et se sont soldées par l?arrestation de 357 malfrats et 483 affaires de crimes contre les personnes et les bonnes m?urs avec l?arrestation de 540 personnes». 219 véhicules trafiqués et un camion ont été saisis durant la même période. Cependant, le nombre de crimes de sang a connu une baisse sensible dans cette wilaya, comparativement aux années précédentes, selon le chef de la Sûreté de la wilaya. «Depuis le début de l?année, quatre affaires de crimes de sang ont été traitées. Cependant, l?escroquerie et le détournement d?argent public enregistrent des chiffres effarants. 300 affaires de ce genre qui se sont soldées par l?arrestation de 422 personnes, dont l?ex-présidant de l?APC de Sebâa-Chioukh, pour détournement de 546 millions de l?agence postale de ladite commune», a-t-il affirmé. Le conférencier a déploré l?absence d?outils juridiques en mesure de réprimer le phénomène de contrebande. «Les éléments de la gendarmerie des frontières sont réconfortés par la nouvelle loi promulguée en juillet dernier, relative à l?emprisonnement des contrebandiers de toute sorte de marchandises. Cependant, nos éléments ne sont pas habilités à saisir les produits contrefaits ou importés de manière illicite. Ce vide juridique favorise les malfaiteurs», a-t-il conclu.